Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
II LES FOUILLES DE DELPHES

La haute antiquité que le mythe attribuait à l'oracle pythique permettait de pré-
voir que, sous les ruines de la période historique, des fouilles complètes découvri-
raient des vestiges de la période préhistorique. Les cultes de Gé, de Poséidon, du
héros Pyrrhos, qui persistèrent, plus ou moins atrophiés, à côté du culte triom-
phant d'Apollon, paraissaient a priori dater d'une époque très reculée. Les fouilles
ont confirmé pleinement ces prévisions. Elles ont donné des monuments mycéniens
en grande abondance, quelques débris importés de la Crète minoenne, et même des
instruments néolithiques.

La découverte, dans les fondations du temple, sous le mystique 7.5utov, d'une
sculpture minoenne (p. 3), confirme de façon vraiment saisissante le témoignage de
Plularque (Quaest. graec, 13), mais surtout celui de l'hymne homérique à Apollon
Pythien sur les rapports de Delphes avec Cnossos, d'Apollon avec les Grétois de
Minos, Kp-q^zç àirb KvcoaoO Mivcotou. Nos mains profanes peuvent toucher un des
vases liturgiques dont se sont servis, pour leurs cérémonies mystérieuses, les prêtres
venus de l'île experte aux rites. Nous avons trouvé d'autre part dans le sanctuaire
d'Apollon, sous le temple et aux abords de l'autel, un couvre-ventre de bronze
(p. 103), sorte d'armure qui n'est connue qu'en Crète, et un certain nombre de
minuscules bipennes de bronze (p. 120), talismaniques ou votives, qui paraissent indi-
quer la survivance à Delphes, jusqu'à l'époque archaïque, du culte crélois de la
double hache. Je persiste à croire qu'il faut mettre en corrélation le nom bizarre de
Aà6'uç, le néocore eunuque du temple de Delphes, l'inventeur du yvwQi aairuév, et
l'éponyme fabuleux de la phratrie de Labyades, avec le nom du Temple de la
double hache (XaêuptvGoç) et le culte de la bipenne (Xàêpuç). Les cultes aniconiques
et fétichistes, dont les fouilles de Crète ont révélé l'importance au iie millénaire
avant notre ère, survécurent à Delphes jusqu'à la lin du paganisme avec Vouyockos,
avec la pierre de Cronos, avec le platane sacré d'Agamemnon. En somme, il est
difficile de douter désormais de l'existence d'un élément crétois dans l'amalgame
delphique.

D'une façon générale, la poterie mycénienne de Delphes est de la dernière période,
de cette période de transformation où l'on voit les éléments décoratifs pris de la vie
faire place à la décoration géométrique.

Il est remarquable que nous n'ayons trouvé de poterie mycénienne, exception
faite pour quelques tombes découvertes à Pylaea, que dans les deux sanctuaires
d'Apollon et d'Athéna ; ensuite, que des deux sanctuaires, ce soit celui d'Apollon qui
en ail donné de beaucoup la plus grande quantité; enfin, que les tessons trouvés
 
Annotationen