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Gazette des Ardennes: journal des pays occupés — Januar 1916 - Dezember 1916

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https://doi.org/10.11588/diglit.2794#0691
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3" Année. — N« 299.

Tirage : 135,000 Exemplaires.

Charleville, le 19 Novembre 1916.

ette des

ennes

JOURNAL DES PATS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SBMAINE

On s'abonne dans tous les bureaux de poste

I£ EHiÈE EMMWTMT10IAL FBAf SAIS

■jjgWfy^ ara»

« Emprunt de 1. Victoire ». Pour le deuxii-mc? on
M nwr.tr. plu! prudent. CerUins avaient proposé le
nom d . Emprunt libérateur* » ou »de la- d&vrance»
nais il ne lut pas adopté dune façon générale

Les journaux français publièrent [invitation sui-
vente :

•SUXIftME EMPRUNT DE LA DÉFENSE NATIONALE,

Pour hâter U Victoire, eouecrivei à l'Emprunt. La
Cr»nce compte que chaque Français fera son devoir, que
chacun, dans la mesure <le «es ressources, apportera aa
contribution n la Défense nationale.

La nouvelle rente française & % exempte d'impôts
garantie contre toute conversion avant le 1" janvier
1891 est émise * 88 !r. 75 payable en quatre termes •
16 francs en souscrivant ; 23 fr. 76 le 16 décembre 1916 \
tê franc* le 16 février 1917 : 25 Wcs le 16 avril 1917
Les souscripteurs çut se libèrent en une seule fois ont
droit an coupon venant a échéance le 16 novembre
1916, ce qui fait ressortir :

Le prix d'émission à 87 fr. 50
Le rendement net à 5 fr. 70

La souscription ouverte le 5 octobre sera close, au
plus tard, le 2y octobre 1916.

La Banque de France admettra cette rente en garan-
tie d'escompte et d'avances.

Nous avons sous les'yeux une invitation semblable
en langue hollandaise. Une propagande spéciale
semble donc avoir elé faite a l'étranger.

Ouvertes le 5 octobre, les souscriptions furent closes
le £jl du même mois. Le 30 octobre, un communiqué
effittyl déclarait :

« Les renseignements déjà parvenus permettent de

S«nier que le nombre et l'importance des souscriptions
émontreront une fois de pluija confiance du l'ave et
■a volonté de n'épargner, aucun effort pour la défense
(L&tiouule. s

I Le 6 novembre, le « Gaulois » écrivait :

■ Jeudi, K. Ribot apportera à la tribune de la
Chivnibre une déclaration impressionnante à laquelle
noua prédisons le plus vif succès. La même semaine
a j.r» tu iras victoire» éclatantes, celles, de Douaumont,
4* Vaux TTvelle de l'épargne française, dont les muni-
tions inépuisables permettront aux héroïques soldats -de
poursuivre leur* succès jusqu'au jour de l'inéluctable et

,suriniiaf triomphe, s *

Le S novembre, le « Petit Parisien » déclarait :

■ X**s noue garderons de nous livrer à des calculs
rrei, en tout état de cause, seraient prématurés et n'ex-
primeraient qu'une impression d'ensemble, et nous nous
W**r**u à sure que cette impression générale affirme
caasjaa j**r. avec plus d'éclat, la inenif«station
luirai eonilance à laquelle a donné lieu oette nou-
velle epiracien de crédit----

« Oa se smppelk qu au premier Emprunt l'apport en
sng**t frais avait été de cinq milliards et demi, les bons
e'éWeal remployée pour deux milliards et demi ; le rés-
inât «W la soiutcription — qui atteignit quatorze mil-
«mselt et ii m i — provenait de la conversion des rentes
<lja«tli%et*)es obligations de la-Défense nationale. »

Le 9 novembre enfin, M. Ribot, monta ut a la tri-
hmm «W U Chambre, annonça le résultat du deuxième
•maniât national, a savoir : U milliards, 360 millions
de /renés, eoieiw nominale, toit (à 88,75) : 10 milliard*
ftf millions, waUur effective.

Dans celte somme il n'entre qu'environ 5 milliards
bOO mJlions d'argent comptant ; le reste a été verso
•n boni du Trésor, en obligation de la défense natio-
nale et en litres de rentes 3 { %.

Le somme de 5 milliards 500 millions, versée-en
espèces, contient d'ailleurs encore les souscriptions
de la petite épargne, mii a converti en titres d'em-
prunt une partie de l'argent déposé dans les caisses

d'épargne. Le ministre des Finances n'a pas précisé
en chiffres cefte participation de l'épargne. Il est clair
qu'elle ne procure pas de nouveaux Tonds à l'Etat,
les eaisses d'épargne étsnl des institution*, nubli-
ques. La dette de 1 Etat ne fait donc que changer de
forme, ce changement ayant pour Je souscripteur
l'avantage que son dépôt converti en titres d'em-
prunt lui rapportera 6 % au lieu de 3 %.

M. Ribot a encore déclaré que le chiffre des bons
de la Défense nationale s'élevait, en octobre, à 1D mil-
liards, dont 23 % seulement, soit 3,5 milliards ont
été consolidés par l'emprunt de 1915, Le reste est
remboursable en 3, 6 ou 12 mois.

Le « Times ■> constate que les souscriptions hors
de France ne dépassent pas 20 millions de livres st.,
dont 15 millions en Angleterre, où le premier «ng
prunt français a\ail recueilli plus de 24 million^,(Se*^
£. sl. Le « Times » n'est pas satisfait de ce rése|H0
qu'il explique par l'émission simultanée des bor^s cKr
trésor anglais à 6 %.

Comparons brièvement le résultat du deSt*mr
emprunt national a relui 'du premier (voir au n* 135
de la " Gazette des Ardennes »)■ L'emprunt dit h do
la victoire » avait donné nominalement 14,5 milliards,
soit, au cours de 88%, environ 12 milliards 700 mil-
lions valeur effective. Ce total comprenait 5,5 mil-
liards environ en espèces et le reste en bons et en
rentes converties.

Le cours d'émission du nouvel emprunt a été fixé
à 88,75, mais le fait que ce cours comprend là jouis-
sance des intérêts a partir du 16 novembre, le réduit
en réalité a 87,50. A ces chiffres opposons les 13 mil-
liards 200 millions de francs rapportes par le der-
nier emprunt de guerre allemand, émis au cours
de 98. P

La France n'a recueilli jusqu'ici que 21 j milliards
de francs par voie d'emprunt, alors qu'à la fin de
l'année courante, les crédits de guerre réclamés par
le gouvernement français dépasseront 61 \ milliards.

Les emprunts nationaux français n'ont donc
guère couvert plus 'd'un tiers de cette -somme
énorme. A la fin de l'année les finances françaises
porteront le poids formidable de 40 milliards de
dettes à cour(e échéance, bons, avances, etc., alors
que l'Allemagne s'est procuré jusqu'ici plus de 40 1
milliards de marks soit plus de 58 milliards de
francs, par voie-d'emprunts émis au_ cours normal*
de 98.

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Grand Tjuarlier général, le 1S novembre 1011.
Théâtre de la guerre à l'Guest.
Oreetpe d'armée du Kronprviz Rupprccht de Bavière.
L'artillerie anglaise dirigée son action particulière-
ment contre nos positions sur le* deux rives de l'Ancre.
Apres un* préparation d'artillerie les Français laneè-
mt, dans la soirée, contre Sailli**! et las ligne* atte-
nante* du *Até End une forte attaque qui s'effondra sons
nos tirs.

Groupe d'armée du Kronprinz allemand. \
Au front Koxd de Verdun et dans quelques secteur*
des V anges 1» canonnade reprit par intermittence.

Théâtre de la guerre i l'Est.
Frent èu feldvuiric}i*l fnuee Létrpold de Bavière.
A la Sebtscbara et au Stochod l'artillerie ennemi*
fut plus active que les jour? précédents. Près de Wito-
miac, an Hord-CHest de Luclt, une entreprise de pa-
trouille allemande réussit pleinement.

Front du colonel-général Archiduc Charles.
Dans Us Carpathes boisés la situation ne l'est pas
modifiée jusqu'aux routes franchissant les cols au Sud
de Kronstadt.

Dans un assaut infructueux et qui leur coûta de

grands sacrifices, les Roumains tentèrent de refouler 1*.
centre du front allemand ou Nord-Est de Oempolung.

Dans les Carpathes boisés, des deux coté» des vallée*
de l'Ait et du Jiu, l'attaque des troupes allemandes et
austro-hongroises progresse. Nous avons fait de nou-
veaux prisonniers.

Théâtre de la guerre emx Balkans.

Groupe d'armée du feldmaréchal von Machensen.

Sur la rive gauche de l'armée bulgare-tureo-alle-
mande de la Dobroudja, il y eut hier des combats d'artil-
lerie.

Front de Macédoine.

Les attaques françaises dans la plaine au Sud de
Mi nastir et contre le front du 42' régiment d'infanterie
pomerami^n, sur les iiauteure neigeuses dans la boucl*
de la Cerna, furent repoussées avec grandes pertes.

Des combats acharnes ont lieu journellement autour
des hauteurs au Nord-Est de Cegel.

Le 15 novembre, un des sommets avait été pris par
des Serbes. Le commandant en chef, général d'infanterie
Otto von BelofTi prisent au oentre du combat, se plaça
à la tête des chasseurs allemands et enleva d'assaut la po-
sition.

S. H. l'Empereur a honoré le chef de la troupe en
nommant ce général,de grand mérite chef do bataillon
de chasseuro.

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

Paris, 13 novembre 1918, soir.
Journcu relativement calme sur l'ensemble du front

Paris, U novembre 1916, 3 heures.
Au Suc de la Somme, la lutte d'artillerie s été aséVz vrve pen-
dant la nuit dans la règ.on de Pressoirs. Eu Cbampafna, t l'Ouest
d'Aubenvs, un fort détachement tune-mi, qui lontsit d'aborder nos
lignes apres un violent bombardement, a 614 aisément repouisi
pdr nus («tu, Nuit calme sur le reste du front.

BULLETINS OFFICIELS ANGLAIS

(FronJ occfèfmtaf.)

Londres, 13 novembre 1916, 10 h 20 soir.
Nous attaque- ce maUn sur les deux nvea de l'Ancre «1

svons rtuasi à Dtnctrer les lignes allemands.! sur un front d'en-
viron huit kilomèlras. Le TiHsfe fortifie de r.m i.. r
est tomba antra nos «ami. L atlaçua s SU lances avant le jour
•t par un brouillard épais. Koua avona indicé d*a perles nn-
; .« •« é l'aanemi Hua de trois mQla trois cents prisonniers
ont Clé dénombres jusgu ici et d'autres aonl encore annoncés.
Le cotabat continue le terrain que nous avona réussi t
•«aeuéru-. au Kord d* ranara était ceonlilué par ans Ufne de
ééfenaai allemandes d'uno force exceptutnaells.

Londres, 14 aevsaabre T91A, Il h malin.
Neua avoua enlevé la village puissamment organisé de Beau-
n.">rvîit™ii ai noua sommes «tancés jusqu'aux aborda de Bcpu-
eourVaw-Anue Le norabre éea pneenaier» auffaeente tonliiiuel-
l nliM.da fuaare aailU «al •*'» yaaaé iui Us eeulrcs
• axaaaen dapuis Uar Main, La i

«l postes i

I COllUUUM.

DU CAFARD AU BON SENS

Dans un des derniers anime*** sle la g Victoire u, Gus-
tave tlervé s'aérasae aVa nonveau i ceux parmi aa* lerleurs
qui a étal U eafaré n, t'est-à-éira «jus ne partngent pas d un
cenau* léger l'a^Uiniirna aflaiel. H écrit :

« Un des neurasthéniques que je soigne est tellement
etteint que tout ce qu'il n trouvé pour m'expnnicr sn-eitis-
tsetton de la reprise de Douaumont et de Vdux, c'est cette
réflexion déconcertante : ■ Eh bien, quoi ? uous aVtiàVI
«vaaeé de s ou 3 kilomètres. Et après ► -,

Et comme, doucement, j'essayais lui montrer que
c'était tout de même un signe que la forée allemande était
«n bmsse, il me sortit un raisonnement mathématique qui,
pour être au fond de la pensée de bien de* gens, n'en est
psi moins abracadabrant, sous ses dehors impeccables.

— A Verdun, c'est comme sur la Suinme. Noua savons

eâmbiexi les Anglsis ont perdu d'homme» depuis quatre
mois ; Ils noua rbnt dit eux-mêmes : 4&0.000 environ antr*
tués, blessés, prisonniers, éieparus,

Mettons que noua en avona perdu autant.

— Non, beaucoup m*ins. Mais, admettons-bs, pour la
beauté de voira raisonnement.

r— Mettons que nous avons perdu en cas quatre mois
seulement 100.000 hommes, tués ou blessés, ou disparus.

— Mettons, pour voua faira plaisir I

— Cela lu: 6ào-ooo hommes, st cemme nous nvoos
gagné an moyenne aix kilomètres, cela fait ion.000 hom-
mes, en chiffres ronds, par kilométra.

— 100.000 hommes par kilomètre: je vous taxis.

— Or, Péronn* est ritu*, t vol d'oiaeau, é 3 kilo-
mètres de ln frontière allemande. Si vous «oitaidéjes que
la conquête de chaque kilomètre nous s conté grosso modo
100.000 hommes, 11 noua faudra donc encore sacrilcr, pour
arriver jusqu'à la frontière allemande, s5o fois plus ; or,
Si Je sala compter, quand on multiplie 100.000 bominw
paa ."■ ). cela fait, dans tous les psys du mande, 26,000,000
d'hommes, a5 millions, vous entendes I

Par un calcul analogue, il me serait facils ne nous dé>
montrer que du train on nous avançons, il nous faudra 18
ans, oui iS ans, pour atteindre la frontière allemande.

Je vous donne ma parole d'honneur, qu'on m'a tenu
ce beau raisonnement, quelqu'un qui n'a pas l'air idiot,
pourtant, mais dont le seul tor| est de fourrer la mathé-
matique là où elle n'a rien s faire, u

Hervé trouve ce jugament h abracadabrant n, d'autres
1* trouvent simplement logique. Etant partisan d* la guerre
s jusqu'au bout », il s'efforce a détruire cette logique, an
lui opposant son opinion, qui rests hypothétique. Il écrit :

a II ne s'agit plus pour nous, pour emporter l'obstacle,

S. d'achever de coordonner nos efforts et de faire h la
s sur tous les fronts )• maximum de uotr* effort,
a Quand le barrage céders, ce sera la débâcle.»
Hypothèse 1

Il compare ensuite l'Allemagne i Napoléon :

«Tnnt qu* Napoléon * été 1* plus fort, il * tenu tél*
partout à ses ennemis et, «n 181 a, ses troupes ont tenu
no moment l'Europe depuis Moscou jusqu'à Lisbonne.

Le jour où la rupture d'équilibre a'est produite, entre
lot et les ennemis, ce fut l'effondrement. .. .

Si différente que la guerre actuelle soit de-la guerre
napoléonienne, elle ne peut pas -finir autrement. » '

Hypothèse encore I Et nous * rappellerons é Gustave
Rarvé qu'une fois déjà bfpres** parisienne s'est fatalement
trompée, en comparant l'Allemagne a Napoléon.

Lors de la grande offensive du maréchal Mackensan
verj l'intérieur de la Russie, elle a prédit que l'année aus-
tro-allemande succomberait somme jadis la « grands a**
mée », dans les steppes hivcrusics. L'hiver fatal est passé
«t l'armée allemande vit toujours.

Ancien historien, flervé devrait Mvolr que ces rumpe-
raisons restent toujours boiteuses et que jamais l'II-sloir*
ne le répète «Un» le sens qu'il esost.

Pour juger sainement 1s situation, il faut savoir regar-
der le* rèatttés en face, et non pas 6 travers les lunettes de
l'illusion a jjisqu'au-bouliste 0, qui s'obstine à vouloir l'im-
possible écrasement d'une force-vitale aussi puissante et
aussi élémentaire que celle du peuple allemand.

Lorsqu'on exprime celte opioioa corroborée par Ici faits,
on s'entend répliquer que e'oet le point de vue allemand.
Sans doute, l'AIleruagae n'éprouve pas le besoin de conti-
nuer jusqué l'infini une guerre qu'elle juge avoir menée
as*et loin pour garantir son existence et sa place en Europe.

Mais 1s France a-t-eile vraiment intérêt à poursuivre
jusqu'aa suicide une lutte «mal l'issu* apparaît, dès au-
jourd'hui, Jbsé* dans ses grand» hgnm »

Point àe vue allemand Y Lev«air dira s'il ne fui pas
plus htunain qu* l'autre, qui réclame le maisaere iulugral
des peuplas d* l'Europe;

C'est lé tout le problème. Ce n'est pas notre sfTaire do
substituer nos conclusions a celles des dirigeants français,
liais uous estimons qu'un jour il faudra tout de même en
arriver k diaculer la paix.

Faut-il pour cela que l'Europe civttiae* compLï encore
an ou deux m.liions de morts et d'estropiés en plus, pour
se trouver, ainsi anémiée, en face des jeunes continents
d'Amérique et d'Asie, grandis pendant Is tourmente qui
aura ébranlé le vieux -monde jusque dans aes assises ?

FEUILLETON UB L.i. «GAZaïTa l>e3 AltU&tVKhS* it

LE

« LE

Par Pierre Unes.

PREMIÈRE PARTIE.

•oudain. le soleil, qui dorait de aes rayons les cime*
lcénlainea des feuillages, se levs «ur l'horizon de I LsL
Alors LKiree vit devant lui l'étendue des sables déserts et
U diaua** énorme qui le séparait des premières maisoni
SAvreuca. - . ,

U éUit impossible qu'il le» «tlcignît aana être rejoint
qui le poursuivaient, «t ceux-ci. déjà séparés de

rs ownpegnoru par une distance de prl>* d un mille,
Joueraient U loul pour le tout et ne s'orrfteraicnt point
«m îl» n'*u»aent capturé la fugitif.

D'à.Heurs, il* n'étaient pas à cent mètres rie lui, et il y
tvart «neor« plus d'un kilomètre à parcourir avant d'at-
lasndre la llwér* de* taillis.

Durée était * bout de forces. Un faux pas qu il ut le jeta
•nr l* aabl*. 11 s* leîevs et se remit t fuir, son revolver à
Ln main.

A «rïoins d* cinquante p«N un ma
«H, eravant le sable des dunes.

I '«iiseigne voulut y parvenir, «e disant, non aans vrai-
semblance, que la. il pourrait mieux se défendre et, -du
moins, vendre chèrement sa vie.

Avec dm «oubreenut» d* tout eoa eorpi épuhé, il par-
vint I gagner «ncore un* trentaine de pas.

Mail o* fut sou dernier effort. Il sentit qu'il ne pouvait
plus tuLr. La bande était littéralement sur ses talons.

II s'arrêta «t fit face è l'ennemi. Son bras se releva ; son
doigt prv**e is gâchette. L* coup partit

Par malheur, cette course folle l'avait trop*surexcité Un
■rcerblarneot nerveux agitait ses membres. Aucun des as-
aaUUoU us fut atteint.

nûssif rocheux le dres-

Mnis alors, k sa grande surprise, Durée vit la scèns .

ebanger brusquement, comme su coup de baguette- d'une
lée.

Au moment mém* où les Anglais atteignaient leur proie,
n'ayant, an quelqu* sorte, qu'a étendre la main pour la
saisir, ils s'arrêtèrent subitement. Et, faisant une volte-face-
inatutndue, sans même riposter au coup de revolver de l'en- ?
aeigne, ils se mirent a fuir k leur'tour.

Dura*, stupéfait, ne comprenant paa encore, se retourna
pour voir quel secours lui venait, Inattendu. —

Or, voici ce qu'il aperçut :

Du milieu de l'elévatiou rocheuse, un groupe d'homme*
avaient bruaquenivnl surgi. Célaient de* douanier* qui,
après avoir passé la nuit dans une cabane t leur uaag*, s'ap-
prêtaient i reprendre leur tournée. Avec eux, trois autres
parsociuage* se montraient, parmi lesquels ue simpl* coup
d omI suffit k Durer pour reconnaître son chef, Philippe de
JnmooL, et le quartier-muitre Lolk Pénélan.

C'était au tour des Anglais d* fuir, bien que ln partie
fut égale «ntr* eux et les cinq Frsnçsis augmentés de 1 en-
seigne.

Ils étaient six contre su,

ntsla ils se débiix'iit sans doute de la fortune et reprirent
«n courant le chemin du lu'gréve.

Durée, incapable d« se mouvoir, «vait fait feu pour ln
seconde fois, mais infructueusement. Et comme Jcumont
passait k ses côtés, l'officier levant le bras, lui montra avec
«pouvant* une>manac« nouvelle.

« Prraei garde, coinmt>ndnnt, prenez garde i l'oiseeu
é* malheur I » »

A e* moment même, en effet, l'aérostat, descendant avec
ene viu*se prodigieuae, venait de dérouler une échelle qui,
bientôt, traîna k terre. L'un après 1 autre, Ici six Angluis
•'y accroc lièrent, tandis qu un coup de feu, parti du ballon,
étendait aur le inblu un des malheureux douaniers, rnide
mort, d'une balle m milieu du front.

a Ah I bauditsls rugit Jeumont, ssns l'trrèter dana
se course, et lâchant iur l'uéiostat trois coups de son re-
volver. -

Mais su moment même où le dernier Anglsis. sai'issant
rérbetle, posait son pUd sur le premier degré flottant,
quelqu'un le uiui su milieu du corps et, passant par-dessus
s* lêle, traorha I* montant de droite d'un coup de couteau.

Le bsllon, alourdi par ce surcroît de chsrge, n« remon-

tait que difficilement. Jcumont et ses compagnons accou-
raient.

Déjà l'échelle, réduite à n'élre qu'une corde, était à aix
ou sept ir.. 1res de hauteur, quand, d'un second coup de
couteau, l'héroïque Pénélan trancha le montant encore
Intact. ■

Et les deux hommes enlacés l'abattirent iur lépaiss*
souche de sable.

DEUXIEME PARTIE.

La bataille de Grolx.

L'épaisseur de la couche de inblc avait amorti la chute
de* deux hommes, si bien qu'uu bout de quelques minutes,
ils purent a* relever, le breton, tain et sauf, malgré i'endo-
Jonssement causé par le choc, l'Anglais encore sous l'em-
pire de In commotion ressentie.

Pendant ce temps, le ballon délesté, su lieu de s'acharner
k délivrer lu roplif, l'empressalt de fuir le théétre do La
hitl*.

U avait ses raisons pour cela. Une de ses allas battait
péniblement et avec un bruit de ferrailla- inquiétant.

U était mimfesU qu'un* des balles du revolver de Jeu-
mont avait dû. s'engu^er duni quelque engrenage délit ât,
dans quelque ressort fragile, de l'admirable, mail luseep-
tible machine. Et celui qui In dirigeait n'avait pai hésité.
Comme le capitaine, que In tempête empêche de itupper
pour porter secours su naufragé, il avait préféré laciilier
nne vie humaine sfin d'assurer le salut de l'aéroétat.

Lorsque l'Anglais recouvra l'usage de ses i*ns, ce fut
pour constnter que tout espoir de fuite lui était refusé.

Auprès de lui, Jeumont et Durée se Irruient, la revolver
au po ng. Derrière suivaient Pénélun, frottent encore ses
membre* contusionnés, et drux douaniers, portant le ca-
davre de leur infortuné camarade, lué raid* par le* agres-
seur».

Désarmé, mil dins l'impoMÎbllilé da l'échapper, l'in-
sulaire, après un coup d'oeil Jeté autour d* lui, s* mit k
Bxarchcr Impassible.

a Do you speak French? a lui demanda Philippe de
Jeouiool.

— Oui, monsieur, répondit, en bon français, le prison^
nier avec le Dogme imperturbable de sa rsce.-

— Port bien. En ce ces, nous allons pouvoir n^us "ens
tendre. Vous allez répondre à quelques questions que j*
tiens k voua poser.

— Cela dépend de la nature de ces questions, et si elle*
son; de celles qu'un gentleman peut écouter.

- — Oh I railla Philippe, vous les écoutercs certainement,
ear il ne dépend que de moi de vous rendre la liberté ou de
vous casier la UHc.

— Je suis prisonnier de guerre, monsieur. •

— Croyse-vous ? Moi, je ne le pense paa, bous tenons
de vous prendre sur notre territoire, descendu d'un ballon
qui s pour mission de surveiller nos mouvements. Vous
nlliex même pénétrer dans nos lignes, vêtu d'un costume
qui est celui d'un de nos compatriotes bretons, loin ces in-
dices ne sont pas ceux de la carrière d'un soldat, mais bien
d'un espion. Vous sa>cz ce qu'on fait des espions. Au sur-
plus, si vous refusez de me répondie, je vous remeti aux
soins du premier clef de poste que nous lenioiilrerenr.
Une heure ne l'eonnmT* pas que vous ne sovex pansé par
les armes.

Ce* paroles nellcs et froides firent tressaillir l'Annbds>U
D réfléchit quelques secondes, puis répondit avec câline '

■ Soit I J* m'en remets k vous Interrogea Je vénal
kl,11 oe que j'aurai k vous répondre, selun le cas. »

On avait atte.nl les premiers boiiqticls d'arbre*. Un clo-
ssber a'apercevait k l'horizon, celui de Ponlavcn.

H ay avait pu de loldati duns le voisinage. Mais un
poste d* douaniers se liumail dans les environs

Jeumont lit déposer le cadavre sur un bl de foudres.
Fui» U pria l'un des deux porteurs de courir jusqu'au poste
pour en ramener la chef.

Pendant ce Utinp\ il avait fait asseoir le prisonuicr et

Caoé t ses côté» Loïk Pénélan qui le dominait de tonte s*
luteur.

Alors même que le quarlier-ninltre n'aurait pas-tenu
«on revolver é la main, k hauteur de» tempes de 1 ^slaia,
m Uill* berculêenne aurait iufB k twmr en respect le per-
sonnagm, qui, d'ailleurs, ne songes point é tenter une éva-
séon Lmpomibl*.

■ Commexiçoni par.... le commencement, dit Philippe*
Totra nom f

(A suivre.)
 
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