Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0080

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
54

MANTINÉE ET l'ARCADIE ORIENTALE

s'étalent comme une moisissure sur les roches claires. Les
hautes murailles de l'Artémision et du Kréopôlon devaient pré-
senter jadis le même aspect dénudé qu'aujourd'hui. Les parties
les plus liasses se recouvraient seules d'un petit maquis. Dans
les anfractnosilés apparaissent quelques hameaux, entourés de
parcelles cultivables, de bouquets de noyers, de châtaigniers
ou de platanes : ce sont les oasis de la montagne. Cependant,
Pausanias mentionne sur TAlésion un bois sacré dédié à
Démêler (1). C'était sans doute un groupe isolé de vieux
arbres, semblable à celui qui couronne encore la butte 'de
Gourtzouli. Dans le ravin qui creuse l'extrémité de l'Alésion,
des amas de terre ont pu se conserver, suffisants pour nourrir
quelques chênes verts précieusement entretenus par la véné-
ration des fidèles.

Los bois Au contraire, le calcaire bleu du Ménale est tout à fait propice
du Ménaie. 'A \a poussée'des bois de haute futaie. Là les sapins abondent et se
pressent à l'assaut des pentes les plus élevées, jusqu'au pied
des sommets chauves (2). Les maquis habillent de buissons
épineux (houx et chêne-vert nain) les premières côtes au-dessus
delà plaine, de Simiadèsà Bédéni. Au delà, les lianes se garnissent
de sombres forêts. Les dévastations séculaires n'empêchent pas
les gradins de l'Ostrakina, de L'Aîdini, la gorge de Kardara
d'être encore ombreuses. Le nom du Ménale évoquait, chez les
anciens l'idée d'un paradis touffu où s'ébattaient au son de la
flûte, dans le mystère des bois inviolés, les rondes de Pan et
des dryades (3) :

Maenalus argùtumqiie nemus pinosque loquentes
Semper liabet

L'original n'a point, trop démérité de ses peintres : maint
paysage justifie encore les soupirs d'un Virgile et le voyageur
sent le charme de la légende épars sous les antiques futaies (4).

(1) VIII, 10, 2. A-/ly.-rlTpoç âXaoç èv r& opst.

(2) Le sapin du Ménale (abies, IXoctov) monte jusqu'à 1C00 et même 1700m.

(3) Virg. Ed. VIII. 22. —X, 14, 15 : « Mamaliae dryades. » Cf. Georg. I,
17 : « Pinifer Mamalius. » — Colum. 10, 264. — Pausan. VIII, 30: Tô Se opoî
tô MaivÔAtOV Upôv u.i).!UTa stvai navbç civou.iÇou<Tiv, coffTï o\ itepî <x.'jto xa;
ÈxajcooïcOai U'jsiÇovtoç toù navbç Xéyouffi. — Sur les bois et autres pro-
ductions de l'Arcadie, v. De la Coulonche. Mémoire sur l'Arcadie. Archives
des missions scientifiques. 1" série, t. VIII (1858), p, 188.

(4) Voy. p. 283.
 
Annotationen