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MA-NTINÉE ET L'ARCAIÏIE ORIENTALE.
La faune du pays n'était pas davantage à dédaigner. Les
bois du Ménale apparaissaient aux Grecs comme un immense
parc zôologique, dernier refuge des espèces que l'homme avait
partoul ailleurs pourchassées devant lui. Le gibier y foison-
nait : sangliers, ours, cerfs du Ménale obsèdenl L'imagination
des poètes(1). Aussi les Arcadiens passaient-ils pour d'ardents
chasseurs. C'était dans le Ménale qu'Hercule avait poursuivi
la biche aux pieds d'airain et coupé le bois de sa massue (2).
Les solitudes ombreuses de la montagne étaient souvent trou-
blées par les aboiements des meutes tégéates (3) et. par les
bandes île chasseurs vêtus de peaux de loups ou d'ours, et
armés d'épicux (4). Les fauves, loups, ours, sangliers, cerfs,
etc., peuplaient les bois de chênes (Bpuu.o!) ; des tortues énor-
mes s'y rencontraient aussi
La plaine possédait sa faune propre. A la lisière du Ménale,
le renard rôde constamment dans les buissons. Les chacals,
encore liés nombreux au temps de l'Expédition de Morée,
disparaissent peu à peu : ils occupent surtout les cavernes
des katavothres, où ils se repaissent des cadavres d'animaux
apportés par le courant. Quelquefois ils les y entraînent eux-
mêmes (6). Les lièvres, les perdrix rouges évacuent le fond
de la plaine dès la moisson faite, pour se giter dans les brous-
sailles odoriférantes de l'Alésion et des collines basses ; en
(1) MaivsAipi eXatpot. Anlhol. ep. VI, 112. — Plan. 91. — MoKVdcXioç
Spxxoç. Callim. Dian., 89, 221. — Diod. 15, 72. — Muîtialis ursa : Ovid.
Trist. 11, 8. — Fast. 2, 192. — Mienalius aper. Marlial. Spect. 27. —
Mœnalius sus. Senec. Herc. fur. 233. Martial. 5, 65.Sur les dieux Ours du
Ménale, voy. p. 205-298.
(2) Prop. IV, 9, 15.
(3) Les chiens de chasse de Tégée étaient très appréciés, (irat. Falisc.
Cyneget. 100. Priapein. 75, 7.
(4) C'est dans cet accoutrement que les Arcadiens se portèrent au secours
des Messéniens (Pausan. IV, 11, 1).
(5) Pausan. VIII, 23, 6, à propos du Soron, bois de chênes sur le chemin de
Kaphyai à Psophis. 0'rjpîoc 8'oJtoç te xoé. ôW opuu.oi toTç 'Apxàiriv £!.<riv
aAXot Tra é/ovrai tot^os, aypiouç uç xaï àsxTO'jç xaï ysXwvaç [Asy'aTaç
txiyzflz:. — Voy. la mosaïque, représentée fig. 40, p. 182.
(6) Bory de St-Vincent a vu dans le Katavothre de Tsipiana un cadavre de
cheval dépecé par les chacals. La Commission de Morée décrit et dessine un
curieux insecte, le Bradi/porus dasi/pu.f, de la famille des sauterelles éphippi-
gères qui pullule dans la plaine mantinéenne pendant l'été (Voy. Sec. des se.
physiq. Zoologie, III I. —Introd. par Bralé, p. 23 et 88, n° 55. — Figure
en couleur dans l'Atlas. Zoologie, pl. XXIX, 7). Nous avons eu souvent l'occa-
sion d'étudier les mœurs de ce singulier orthoptôre.
MA-NTINÉE ET L'ARCAIÏIE ORIENTALE.
La faune du pays n'était pas davantage à dédaigner. Les
bois du Ménale apparaissaient aux Grecs comme un immense
parc zôologique, dernier refuge des espèces que l'homme avait
partoul ailleurs pourchassées devant lui. Le gibier y foison-
nait : sangliers, ours, cerfs du Ménale obsèdenl L'imagination
des poètes(1). Aussi les Arcadiens passaient-ils pour d'ardents
chasseurs. C'était dans le Ménale qu'Hercule avait poursuivi
la biche aux pieds d'airain et coupé le bois de sa massue (2).
Les solitudes ombreuses de la montagne étaient souvent trou-
blées par les aboiements des meutes tégéates (3) et. par les
bandes île chasseurs vêtus de peaux de loups ou d'ours, et
armés d'épicux (4). Les fauves, loups, ours, sangliers, cerfs,
etc., peuplaient les bois de chênes (Bpuu.o!) ; des tortues énor-
mes s'y rencontraient aussi
La plaine possédait sa faune propre. A la lisière du Ménale,
le renard rôde constamment dans les buissons. Les chacals,
encore liés nombreux au temps de l'Expédition de Morée,
disparaissent peu à peu : ils occupent surtout les cavernes
des katavothres, où ils se repaissent des cadavres d'animaux
apportés par le courant. Quelquefois ils les y entraînent eux-
mêmes (6). Les lièvres, les perdrix rouges évacuent le fond
de la plaine dès la moisson faite, pour se giter dans les brous-
sailles odoriférantes de l'Alésion et des collines basses ; en
(1) MaivsAipi eXatpot. Anlhol. ep. VI, 112. — Plan. 91. — MoKVdcXioç
Spxxoç. Callim. Dian., 89, 221. — Diod. 15, 72. — Muîtialis ursa : Ovid.
Trist. 11, 8. — Fast. 2, 192. — Mienalius aper. Marlial. Spect. 27. —
Mœnalius sus. Senec. Herc. fur. 233. Martial. 5, 65.Sur les dieux Ours du
Ménale, voy. p. 205-298.
(2) Prop. IV, 9, 15.
(3) Les chiens de chasse de Tégée étaient très appréciés, (irat. Falisc.
Cyneget. 100. Priapein. 75, 7.
(4) C'est dans cet accoutrement que les Arcadiens se portèrent au secours
des Messéniens (Pausan. IV, 11, 1).
(5) Pausan. VIII, 23, 6, à propos du Soron, bois de chênes sur le chemin de
Kaphyai à Psophis. 0'rjpîoc 8'oJtoç te xoé. ôW opuu.oi toTç 'Apxàiriv £!.<riv
aAXot Tra é/ovrai tot^os, aypiouç uç xaï àsxTO'jç xaï ysXwvaç [Asy'aTaç
txiyzflz:. — Voy. la mosaïque, représentée fig. 40, p. 182.
(6) Bory de St-Vincent a vu dans le Katavothre de Tsipiana un cadavre de
cheval dépecé par les chacals. La Commission de Morée décrit et dessine un
curieux insecte, le Bradi/porus dasi/pu.f, de la famille des sauterelles éphippi-
gères qui pullule dans la plaine mantinéenne pendant l'été (Voy. Sec. des se.
physiq. Zoologie, III I. —Introd. par Bralé, p. 23 et 88, n° 55. — Figure
en couleur dans l'Atlas. Zoologie, pl. XXIX, 7). Nous avons eu souvent l'occa-
sion d'étudier les mœurs de ce singulier orthoptôre.