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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0355

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MANTINÉE ET l'ARCAME ORIENTALE.

une scène d'initiation ou d'ornithomancie sur le petit bas-relief
reproduit plus haut (1) ; on voit, sous un cep de vigne chargé
de grappes, une tête de femme et la queue éployée d'un oiseau
qui s'envole.

Si l'on est embarrassé dès qu'on cherche à préciser l'origine
V7l de cette école divinatoire, la réalité de son existence ne fait donc

ne.

pas doute. Mantinée signifie bien la ville des devineresses. Cette
cité avait l'âme très religieuse. Il y a, dans sa mythologie, un
fond de gravité qui a pu conduire quelques intelligences d'élite
à une philosophie élevée et entretenir dans la masse une cer-
taine sagesse faite de conviction morale et de sens pratique. Les
anciens reconnaissaient dans les Mantinéens un peuple inspiré
par l'esprit divin. Au début du VIe siècle, les Scillontiens en dis-
corde réclamèrent à Mantinée un pacificateur. Quelques années
plus tard, le Mantinéen Démonax fut désigné par la Pythie pour
donner à Cyrène une bonne constitution (2). L'œuvre des légis-
lateurs mantinéens du Ve siècle était partout citée en exemple;
Socrate salue en Didtima un espri! supérieur; le démagogue
Lycomèdes, au [Ve siècle, essaye d'éveiller chez les Arcadiens
incultes et demi-sauvages le sentiment de la dignité et de trans-
former ces brigands en citoyens ; Arisloxène de Tarente, au dire
de Suidas, étant venu à Mantinée pour y étudier la musique, en
repartit philosophe (3) et lui consacra un livre (4). Lastbénia,
une courtisane, se met à l'école de Platon.

Une race antique et de bonne heure unifiée, une religion
simple et sérieuse, où les éléments locaux se fondent avec les
éléments adoptifs venus de pays voisins et amis, une existence
honnête et laborieuse entretenaient dans ce peuple le culte de la
solidarité et de la liberté. Aussi ne sera-t-on pas surpris de
retrouver dans leurs institutions, dans leur patriotisme et dans
leur politique, cette générosité de cœur et cette philosophie à la
fois idéaliste et pratique qui leur valurent chez les anciens le
titre de gardiens de la justice : S;x-/|ç tpuXaxs; (o).

(1) Voy. p. 24, ii^r. l>.

(2) Voy. plus loin, p. 3<i2 et suiv.

(3) S. v. 'Aç,'.<jto;evo;.

(4) Le MavrtvÉwv t6i), mentionné par Philodémos. Ileot s-jcsp. Cfc
Pliaedr. De nat. deor. 23. — Osann. Anecd. Rom. HOC.

(5) Eustath. a<l Hom. p. 1860.
 
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