MANTLNÉK AU VIe SIÈCLE ET PENDANT LES GUEHRKS MKDIQUES. 371
mocrates, occupe le deuxième et le troisième quart du Ve siècle;
leur duel remplit le dernier quart.
Par leur position centrale les Mantinéens se trouvaient incor-
porés dans les rangs lacédémoniens. Leurs sympathies pou-
vaient les attirer ailleurs : l'alliance péloponnésienne était pour
eux une nécessité sans contre-poids. 11 y avait dans ces coali-
tions forcées des fervents et des tièdes ; les alliés n'étaient pas
tous des amis ; ils devenaient même tout le contraire, dès que
la politique de l'alliance les obligeait à se battre pour des causes
étrangères à leurs intérêts. C'est alors que sévissait parmi eux
cette maladie si bien caractérisée par Thucydide : l'àppio<xr£a toù
«TTfaTeôeiv(1). Ils maudissaient l'Etat directeur etne s'associaient
qu'avec ennui à la gloire de triomphes imposés. Le moindre
revers leur apparaissait comme un échappatoire plein de pro-
messes, au bout duquel ils entrevoyaient les joies de la défec-
tion. On demeure effrayé et douloureusement ému en songeant
à l'existence d'angoisses et de misères que réservai! à leurs
alliés la tyrannique protection de Sparte ou d'Athènes. L'impi-
toyable précision de Thucydide, exempte de tout attendrisse-
ment et de tout pessimisme, nous met à nu les tristes côtés de
cette Grèce si brillante et si vivace, mais où la crainte et la dé-
fiance empoisonnent les rares instants de répit et de bonheur.
M; Thucyd.
ir>
—-
- ■ T. ■■■
5:2. — Kragiueiits de céramique (en bas. nu milieu, un fiorjronéion).
mocrates, occupe le deuxième et le troisième quart du Ve siècle;
leur duel remplit le dernier quart.
Par leur position centrale les Mantinéens se trouvaient incor-
porés dans les rangs lacédémoniens. Leurs sympathies pou-
vaient les attirer ailleurs : l'alliance péloponnésienne était pour
eux une nécessité sans contre-poids. 11 y avait dans ces coali-
tions forcées des fervents et des tièdes ; les alliés n'étaient pas
tous des amis ; ils devenaient même tout le contraire, dès que
la politique de l'alliance les obligeait à se battre pour des causes
étrangères à leurs intérêts. C'est alors que sévissait parmi eux
cette maladie si bien caractérisée par Thucydide : l'àppio<xr£a toù
«TTfaTeôeiv(1). Ils maudissaient l'Etat directeur etne s'associaient
qu'avec ennui à la gloire de triomphes imposés. Le moindre
revers leur apparaissait comme un échappatoire plein de pro-
messes, au bout duquel ils entrevoyaient les joies de la défec-
tion. On demeure effrayé et douloureusement ému en songeant
à l'existence d'angoisses et de misères que réservai! à leurs
alliés la tyrannique protection de Sparte ou d'Athènes. L'impi-
toyable précision de Thucydide, exempte de tout attendrisse-
ment et de tout pessimisme, nous met à nu les tristes côtés de
cette Grèce si brillante et si vivace, mais où la crainte et la dé-
fiance empoisonnent les rares instants de répit et de bonheur.
M; Thucyd.
ir>
—-
- ■ T. ■■■
5:2. — Kragiueiits de céramique (en bas. nu milieu, un fiorjronéion).