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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0399

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MANTINÉE ET l'aRCADIE ORIENTALE.

en Étolie, dans le Pinde, continuèrent longtemps à vivre à l'an-
cienne manière, dans des hameaux non fortifiés : des tours
surveillaient les défilés, des fortins se dressaient sur les hau-
teurs ; mais les villages s'éparpillaient à de grandes distances (1).

Les Arcadiens retardataires du Ménale et de la Parrhasie ne
furent synœcisés qu'à l'époque d'Épaminondas (2). D'autres,
comme les Mantinéens, après s'être laissé devancer par leurs
voisins, patientèrent jusqu'au moment, favorable, épiant l'occa-
sion de pi'océder à une mesure devenue nécessaire à leur sécu-
rité et à leur indépendance. A Tégée, l'imminence du péril dorien
avait hâté cette solution, dès le IXe siècle. Les Mantinéens, à
cette époque, n'étaient pas mûrs. Plus lard, quand ils se recon-
nurent désarmés en face des puissances synœcisées, celles-ci
avaient trop intérêt à les maintenir en état d'infériorité pour
tolérer ou favoriser leur concentration. La politique de Sparte
s'opposait avec vigueur, en Arcadie, à la création de villes
susceptibles de servir de quartiers généraux aux idées démo-
cratiques. L'émiettement des forces arcadiennes, la dislocation
des Etats en dèmes favorisait au contraire ses vues. Aussi des
républiques comme Élis, Héraia, Mantinée sont-elles restées si
longtemps dépourvues d'initiative politique, en quelque sorte
bâillonnées par la jalousie inquiète de Sparte (3).

(1) Dans une exploration du Pindo en 1889, j'ai retrouvé les ruines de
quelques xcôaai des Dolopes et des Athamanes, qui dominaient les ravins
escarpés du haut Achélôos (Inachos) et de ses affluents. La seule qui puisse être
identifiée avec vraisemblance est Argithéa, près Knissovon. On reconnaît sous
bois les murs de soutènement des terrasses et les soubassements des mai-
sons. Il n'y a pas traces de remparts. Ces localités, vrais repaires de brigands,
étaient presque inaccessibles. En revanche, à l'entrée des gorges, les tours de
garde se multiplient.

(2) Le synœcisme complet, qui n'était pas réduit à une, centralisation admi-
nistrative, mais qui impliquait la construction d'une ville fortifiée, avait
souvent pour conséquence l'abandon de la citadelle. Tantôt l'antique 7criXi;
tombait en ruines avec les habitations qui l'entouraient: on la montrait aux
amateurs d'antiquités, comme naXocià TtoAtç ; tantôt elle subsistait comme
château-fort de la ville basse et prenait le nom de Ville haute ou Acropole
et le nom de ttoÀiç était alors réservé à la ville basse. En Arcadie, Pausanias
mentionne des -aÀatai TrôÀe'.ç ou TrooxÉoai TrÔAeti; à Orchomène, .Mantinée,
Stymphale, Phigalie, Lycosoura.

(3) Le synœcismc de l'Élide fut la conséquence de la révolution démocra-
tique de 472 (Strabon. VIII,3:S7.— Diod. XI, — Curtius. Ueber den Synoik.
con Elis. Ber. d. Berl. Akad. d. Wiss. 18i)j, p. 793-8061. Toutefois la Nouvelle-
Élis n'est pas murée (Xén. Hellén. III, 2, 27). — Le synœcismc d'Héraia fut
provoqué par Sparte (Strab. Ut.} ; mais cette exception confirme la règle. En
 
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