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MANTINÉE ET L'ARCAME ORIENTALE.
ripèrent. Les Anciens les y poussaient (1). Le synœcisme eut
donc lieu, suivant toute probabilité, entre 464 et 459 (2), sans
soulever d'opposition. Tégée troublée par sa défaite et brouillée
avec Sparte, laissa croître aux bords de l'Ophis une formidable
forteresse. L'opération dut être menée rapidement : le dôme
principal, celui qui portait proprement le nom de Mantinée,
reçut l'appoint des quatre autres dèmes de la plaine. Pour
économiser le temps et l'argent, on se contenta d'un mur en
briques crues : l'Ophis passait au milieu de la ville. Un
Foyer commun, installé sur l'agora, symbolisa la fusion des
cinq dèmes (3).
(1) Il y avait probablement à Mantinée imparti démocratique avancé, déjà
lié avec les démocrates d'Argos (ipyoXi'ÇovTeç. Xen. Hellén. V, 2, 6), et qui
rêvait un rajeunissement de la constitution. Toutefois, comme on l'a vu p.
336,1a réforme constitutionnelle de Nicodoros est postérieure au synœcisme.
Celui-ci ne semble pas avoir été le résultat d'une révolution intérieure, comme
à Élis. Peut-être y eut-il concomitance entre le mouvement démocratique qui
triompha à Athènes pendant l'absence de Cimon et un mouvement analogue
à Mantinée, lequel se serait prononcé tandis que le. contingent mantinéen
opérait en Messénie? Dans ce cas, la date du synœcisme serait limitée entre
402 et 469. — Keil (Nachr. d. k. Gesellsch. d. Wiss. zu Gotting. Hist. Klasse.
1893, p. 339) limite entre 403/4 et 450, année où Argos conclut avec Sparte
une1 paix de 30 ans (Thucyd. V, 14, 28), la date du synœcisme. Cette limite
est trop largo. L'envoi d'un contingent auxiliaire à l'Ithôme n'indique pas
forcément, comme le croit Keil, que Mantinée n'était pas encore amie d'Argos.
Le refus de ce secours eût été un acte de rébellion caractérisé ; en toute cette
affaire, Mantinée a du procéder avec ménagements. — Sur la Nlké de Kalamis
consacrée à Olympie (à l'occasion du synœcisme ?) voy. plus haut, p. 314. —
Les plus anciennes monnaies mantinéennes attribuées par les numismates au
début du Ve siècle, doivent avoir été frappées au moment du synœcisme. Elles
portent d'un côté un ours, de l'autre un ou plusieurs glands. (Gardner. Cat.
of. greek. Coins, l'elopnnnesus, p. 184, pl. XXXIV, 18. — Head. Hist. nuiu.
p. 370).
(2) Date de la capitulation des Messéniens, d'après lîusolt. (liriech. Gesch.
III, p. 298).
(3) Peut-être la division de la ville en 5 tribus fut-elle adoptée pour corres-
pondre avec l'ancienne répartition en 3 dèmes ? — C'est sans doute pour com-
mémorer leur synœcisme que les Mantinéens consacrèrent dans l'AItis d'Olym-
pie la statue de Niké, exécutée par Calamis (Voy. plus haut, p. 314).
MANTINÉE ET L'ARCAME ORIENTALE.
ripèrent. Les Anciens les y poussaient (1). Le synœcisme eut
donc lieu, suivant toute probabilité, entre 464 et 459 (2), sans
soulever d'opposition. Tégée troublée par sa défaite et brouillée
avec Sparte, laissa croître aux bords de l'Ophis une formidable
forteresse. L'opération dut être menée rapidement : le dôme
principal, celui qui portait proprement le nom de Mantinée,
reçut l'appoint des quatre autres dèmes de la plaine. Pour
économiser le temps et l'argent, on se contenta d'un mur en
briques crues : l'Ophis passait au milieu de la ville. Un
Foyer commun, installé sur l'agora, symbolisa la fusion des
cinq dèmes (3).
(1) Il y avait probablement à Mantinée imparti démocratique avancé, déjà
lié avec les démocrates d'Argos (ipyoXi'ÇovTeç. Xen. Hellén. V, 2, 6), et qui
rêvait un rajeunissement de la constitution. Toutefois, comme on l'a vu p.
336,1a réforme constitutionnelle de Nicodoros est postérieure au synœcisme.
Celui-ci ne semble pas avoir été le résultat d'une révolution intérieure, comme
à Élis. Peut-être y eut-il concomitance entre le mouvement démocratique qui
triompha à Athènes pendant l'absence de Cimon et un mouvement analogue
à Mantinée, lequel se serait prononcé tandis que le. contingent mantinéen
opérait en Messénie? Dans ce cas, la date du synœcisme serait limitée entre
402 et 469. — Keil (Nachr. d. k. Gesellsch. d. Wiss. zu Gotting. Hist. Klasse.
1893, p. 339) limite entre 403/4 et 450, année où Argos conclut avec Sparte
une1 paix de 30 ans (Thucyd. V, 14, 28), la date du synœcisme. Cette limite
est trop largo. L'envoi d'un contingent auxiliaire à l'Ithôme n'indique pas
forcément, comme le croit Keil, que Mantinée n'était pas encore amie d'Argos.
Le refus de ce secours eût été un acte de rébellion caractérisé ; en toute cette
affaire, Mantinée a du procéder avec ménagements. — Sur la Nlké de Kalamis
consacrée à Olympie (à l'occasion du synœcisme ?) voy. plus haut, p. 314. —
Les plus anciennes monnaies mantinéennes attribuées par les numismates au
début du Ve siècle, doivent avoir été frappées au moment du synœcisme. Elles
portent d'un côté un ours, de l'autre un ou plusieurs glands. (Gardner. Cat.
of. greek. Coins, l'elopnnnesus, p. 184, pl. XXXIV, 18. — Head. Hist. nuiu.
p. 370).
(2) Date de la capitulation des Messéniens, d'après lîusolt. (liriech. Gesch.
III, p. 298).
(3) Peut-être la division de la ville en 5 tribus fut-elle adoptée pour corres-
pondre avec l'ancienne répartition en 3 dèmes ? — C'est sans doute pour com-
mémorer leur synœcisme que les Mantinéens consacrèrent dans l'AItis d'Olym-
pie la statue de Niké, exécutée par Calamis (Voy. plus haut, p. 314).