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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0454

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PÉRIODE THÉBAIXE.

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ment. La moitié de l'Arcadie se trouvait mise au séquestre. Il
fallait développer chez ces incomplets la notion d'une existence
moins rudimentaire que le régime cantonal, moins humiliante
que la domesticité.

Épaminondas rêva de les initier au mouvement des sociétés
civilisées, de les helléniser. De quel poids ils pouvaient peser
dans les destinées de la Grèce, il le comprit; aussi voulut-il les
organiser logiquement en fondant Mégalopolis. Le synœcisme
du Ménale et du bassin de l'Alphée avec la constitution d'une
grande ligue arcadienne, devait mettre en train cette force
dormante et jusqu'alors inconsciente.

Les projets du Thébain trouvèrent dans Mantinée un agent [nterventj0
intelligent et actif. Quoi qu'en dise Xénophon, l'ambitieuse d'Athènes
démocratie ne s'était nullement résignée au genre de vie imposé (,in a71>-
par Sparte. Les Mantinéens n'attendaient qu'une occasion favo-
rable pour passer outre au veto de leurs tyrans et s'échapper de
leurs bourgades.

Quatorze ans de vie rurale n'avaient tué en eux ni l'ancien
esprit d'entreprise ni le patriotisme vivace. Cette occasion,
Athènes la leur ollrit au lendemain de Leuctres. Après avoir fort
mal accueilli la victoire de leurs voisins (1), les Athéniens com-
prirent qu'ils en pourraient confisquer le bénéfice à leur profit
en devançant habilement les projets des Béotiens.Sparte abattue,
ils se bâtèrent d'offrir leur protection à tous les peuples que la
victoire d'Épaminondas venait d'émanciper. Les Béotiens n'é-
taient pas des sauveurs sympathiques ; on se déliait de leurs
arrière-pensées, on ne leur pardonnait pas leur abstention pen-
dant la guerre médique. Si l'on acceptait d'être délivré par leurs
armes, on se croyait dispensé de toute reconnaissance, et surtout
on ne se souciait pas de les subir comme maîtres. Lors donc que
les Athéniens eurent convoqué en Congrès les États du Pélopon-
nèse pour leur proposer la conclusion d'un traité sur les bases de
la paix d'Autalcidas, ils accoururent tous et prêtèrent le serment
suivant: «Je resterai fidèle au traité que le roi a dicté et au
décret des Athéniens et de leurs alliés. Si l'on attaque une des
villes qui auront prêté ce serment, je la secourrai de toutes mes
forces. » (fin 371). Les villes petites et grandes devaient être
également indépendantes. Dans chacune d'elles, les magistrats

(I) Xc'n. Hell. VI, 4, 19.
 
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