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MANTINÉE ET l'aRCAME ORIENTALE.
tégéates n'étaient que les disciples et les clients de ceux de
Mantinèe. Ils ne pouvaient rien sans leur concours, et les
Mantinéens se montraient trop heureux de les soutenir et de les
encourager. Il en résulta un rapprochement entre les deux villes ;
elles oublièrent dans la communiondémocratiqueleursanciennes
querelles de voisinage. Naturellement les idées alors préconisées
dans les clubs démocratiques dont Lycomèdes était le plus bril-
lant interprète, sur la nécessilé d'un groupement des États
arcadiens. pénétrèrent à Tégée. Là, les chefs du parti populaire,
Callibios et Proxénos, s'en liront les patrons. L'adhésion déclarée
de Mantinée au programme nationaliste était un fait acquis (1),
tandis qu'à Tégée la conviction d'une bonne partie des citoyens
restait à faire. La lutte devait être très vive contre les traditions
du loyalisme laconien. Or, le refus de Tégée entraînerait un
grave échec pour les fédéralistes. Matériellement, c'était la ville
la plus prospère et la plus importante de PArcadie. Elle tenait
les clefs de la Haute-Plaine. Sans elle, l'œuvre de concentration
serait précaire ; elle gagnée, le reste de PArcadie se laisserait
vite entraîner par le spectacle nouveau d'une entente tégéatico-
manlinéenne.
Massacre Les conservateurs tégéates, ayant à leur tète Stasippos,
des oligarques réagissaient de toutes leurs forces (2). La création d'un Koinôn
tégéates
par les démocrates
de Mantinée
arcadien impliquait la soumission de toutes les villes de la Ligue
aux décisions d'un Conseil fédéral, c'est-à dire une dérogation
Ht de Tégée (370). au principe de l'autonomie, et de plus une émigration tout au
moins partielle de leurs habitants pour peupler la capitale
projetée. Stasippos et les siens excitaient leurs compatriotes à se
lebiller contre ces conditions : la ville resterait telle quelle et
garderait ses lois intactes. Cependant (milieu 370) le synœ-
(1) Les principales lignes de ce programme semblent avoir été arrêtées de
bonne heure, sur les conseils d'Épaminondas. 1° Constitution d'un xotvbv tiûv
'A;xi5ot>v avec Conseil, assemblée et milices fédérales. 2" Synœcisme. des
cantons de l'Alphée, en une ville nouvelle, par absorption des localités les
moins Importantes du reste de l'Areadie et par des prélèvements sur la
population des grandes villes. 3" Choix de cette ville comme capitale fédérale,
pour éviter l'antagonisme des villes anciennes, telles que Tégée et Mantinée.
Sur l'histoire du xotvov arcadien. voy. llerlhum. De, ttegali>politàrum rébus
gestii et de Communi Arcadum repubhca. Comm. phil. Ienens V. 189i, p.
49. sq., 239 sq. — Ilillcr v. Gartringen. art. Arkadia dans la Reulencycl. de
Pauly-Wissowa. II l , p. 1128 et suiv.
(2) Xén. Uell. VI, i, 18.
MANTINÉE ET l'aRCAME ORIENTALE.
tégéates n'étaient que les disciples et les clients de ceux de
Mantinèe. Ils ne pouvaient rien sans leur concours, et les
Mantinéens se montraient trop heureux de les soutenir et de les
encourager. Il en résulta un rapprochement entre les deux villes ;
elles oublièrent dans la communiondémocratiqueleursanciennes
querelles de voisinage. Naturellement les idées alors préconisées
dans les clubs démocratiques dont Lycomèdes était le plus bril-
lant interprète, sur la nécessilé d'un groupement des États
arcadiens. pénétrèrent à Tégée. Là, les chefs du parti populaire,
Callibios et Proxénos, s'en liront les patrons. L'adhésion déclarée
de Mantinée au programme nationaliste était un fait acquis (1),
tandis qu'à Tégée la conviction d'une bonne partie des citoyens
restait à faire. La lutte devait être très vive contre les traditions
du loyalisme laconien. Or, le refus de Tégée entraînerait un
grave échec pour les fédéralistes. Matériellement, c'était la ville
la plus prospère et la plus importante de PArcadie. Elle tenait
les clefs de la Haute-Plaine. Sans elle, l'œuvre de concentration
serait précaire ; elle gagnée, le reste de PArcadie se laisserait
vite entraîner par le spectacle nouveau d'une entente tégéatico-
manlinéenne.
Massacre Les conservateurs tégéates, ayant à leur tète Stasippos,
des oligarques réagissaient de toutes leurs forces (2). La création d'un Koinôn
tégéates
par les démocrates
de Mantinée
arcadien impliquait la soumission de toutes les villes de la Ligue
aux décisions d'un Conseil fédéral, c'est-à dire une dérogation
Ht de Tégée (370). au principe de l'autonomie, et de plus une émigration tout au
moins partielle de leurs habitants pour peupler la capitale
projetée. Stasippos et les siens excitaient leurs compatriotes à se
lebiller contre ces conditions : la ville resterait telle quelle et
garderait ses lois intactes. Cependant (milieu 370) le synœ-
(1) Les principales lignes de ce programme semblent avoir été arrêtées de
bonne heure, sur les conseils d'Épaminondas. 1° Constitution d'un xotvbv tiûv
'A;xi5ot>v avec Conseil, assemblée et milices fédérales. 2" Synœcisme. des
cantons de l'Alphée, en une ville nouvelle, par absorption des localités les
moins Importantes du reste de l'Areadie et par des prélèvements sur la
population des grandes villes. 3" Choix de cette ville comme capitale fédérale,
pour éviter l'antagonisme des villes anciennes, telles que Tégée et Mantinée.
Sur l'histoire du xotvov arcadien. voy. llerlhum. De, ttegali>politàrum rébus
gestii et de Communi Arcadum repubhca. Comm. phil. Ienens V. 189i, p.
49. sq., 239 sq. — Ilillcr v. Gartringen. art. Arkadia dans la Reulencycl. de
Pauly-Wissowa. II l , p. 1128 et suiv.
(2) Xén. Uell. VI, i, 18.