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Hulot, Jean [Ill.]; Fougères, Gustave [Ill.]
Sélinonte: la ville, l'acropole et les temples ; [Colonie dorienne en Sicile] — Paris, 1910

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https://doi.org/10.11588/diglit.6832#0096
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8o

SÉLINONTE

perpétuité de la vie future. On lui attribuait par suite des vertus curatives; on en
usait comme d'un fébrifuge '.

Chez les anciens, les conceptions les plus graves se rattachaient souvent aux
objets les plus humbles. Ces détails nous font comprendre la vénération recon-
naissante des Sélinontiens pour la plante sauvage dont ils firent leur emblème et
en quelque sorte leur fétiche. Que de bienfaits réunis dans une simple feuille de
persil! Témoignage de la bienveillance des divinités du sol et des eaux, signe de
la fertilité des pâturages, gage de victoire et de santé, talisman contre la défaite
et la maladie, parure et antidote de la mort, cette verdure merveilleuse leur
assurait en cette vie gloire et prospérité et entretenait jusque dans la tombe leurs
espérances d'immortalité2. On s'explique qu'ils l'aient glorifiée sur leurs monnaies
comme l'arme parlante de leur cité3, et que, dans un élan de gratitude et de
dévotion, sans doute après une victoire, ils aient consacré cet emblème en or au
temple de Delphes4. S'ils l'offrirent solennellement à Apollon, c'est qu'à leurs yeux
leur persil valait bien un laurier!

1. Théophraste, Historia planiarum, VII, 4, 6, p. 566 et au mot ss'X'.vov. Cavallari (Bullelino di anlichità in Sicilia,
1872, V, p. ç), dit que les paysans le mangent aujourd'hui avec avidité.

2. « Le front couronné d'ache toujours verte, nous nous excitions à jouir de la vie. «(Chateaubriand, Martyr-, 150).

5. On distingue sur les monnaies divers aspects de la plante, correspondant aux différentes phases de son déve-
loppement, à moins que sous le même nom de s&tvov les anciens n'aient compris deux variétés, Tache à larges feuilles
(apium graveolens), ci-dessous représentée, d'après l'exemplaire du Jardin des Plantes à Paris, et le persil sauvage
(petroselinum) à feuilles fines et dentelées, qui répond mieux à l'aspect de la plante odorante que nous avons recueillie
en abondance sur les bords du Sélinous en avril 1903.

4. Plutarque, Pylh. Orac. 2 : Se^ivoûvrtoi rots ypovoûv ff&ivov âvaôttvat. Il l'appelle 7rapàar,aa ou cûa[3oXov de la ville.
Cf. l'acanthe, symbole de la ville d'Acanthe, le sylphium des monnaies de Cyrène, et la rose des monnaies de Rhodes.

aciie (apitint graveolens) d'après nature (grandeur réelle).
 
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