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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 10.1885

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Ravaisson, Félix: L’Hercule Epitrapezios de Lysippe, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24675#0042

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32 l’hercule

pour compagnon du matin et du soir; il aimait à le toucher, de cette main qui
ôtait ou donnait des diadèmes et renversait de grandes cités. C’était de lui
qu’il recevait l’inspiration pour les combats du lendemain, à lui qu’il racontait
les victoires de la veille. Les destins venant à interrompre ses grandes actions ,
lorsque déjà il buvait le vin empoisonné et que pesait sur lui le sombre nuage
de la mort, il vit à son dieu chéri un visage tout autre, il vit avec effroi le bronze
en sueur sur cette table où il était assis pour la dernière fois. »

Cum traheret letale merum, jam mortis opaca
Nube gravis, vultus alios in numine caro
Aeraque supremis timuit suclantia mensis.

Il y a une part à faire, dans ce récit, à l'imagination dn poète, ou
peut-être à celle d'auteurs plus anciens dont il se fait l’écho. Ce n’est pas une
raison pour qu’on ne doive voir, avec plusieurs critiques, qu’un roman dans
tout ce qu’il dit, et ce que dit avec lui son contemporain Martial, de l’Hercule
ETmpaueÇtoç.

M. Stephani a avancé le premier, dans son Hercules ausru/iencP, l’opinion,
dont il ne donne aucun motif, que la statuette célébrée par Martial et par Stace
ne devait pas être un ouvrage de Lysippe. M. Bursian a ajouté, dans un article
du Journal allemand de philologie1 2, qu’il était peu croyable que cette statuette
eût appartenu successivement à Alexandre, à Annibal et à Sylla, et que ce devait
être là, aussi bien que l’attribution à Lysippe, une invention de quelque mar-
chand d’antiquités de Rome.

M. Murray3, sans reproduire cette dernière supposition, a appuyé l’idée que
le bronze décrit par les deux poètes romains ne devait pas être de Lysippe, de
cette raison qu’Alexandre avait tenu ce maître en trop haute estime pour lui
commander une statuette destinée à la table où il prenait ses repas. Et dans son
History of Greek sculpture (1883), tout en remarquant qu’une statuette en
pierre appartenant au Musée Britannique, qu’il a publiée lui-même, et une autre
que possède depuis longtemps le même Musée, répondent aux descriptions de

1. P. 403.

2. Fleclceisen Jahrblwxvii, p. 101.

3. Journ. of Hellen. stud., 1883, p. rU0.
 
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