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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 10.1885

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Nr. 4
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Chronique: 1er Septembre 1885
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https://doi.org/10.11588/diglit.24675#0277

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CHRONIQUE. 267

A la troisième ligne, MM. Gazan et
Mougins de Roquefort ont vu un nom pro-
pre, Aethucolis, qu’ils ont pensé être celui
d’une déesse d’Antibes, dont Carina était
prêtresse. Cette idée, émise dans le Bulle-
tin monumental, où le texte a paru
d’abord, a été généralement acceptée et a
paru dans plusieurs recueils épigraphiques.
M. Heuzey croit devoir l’écarter. Le com-
posé grec AlôouxoA'ç ne serait pas, dit-il, de
formation régulière. Il faut séparer les
mots autrement, détacher les lettres A E
des syllabes qui les suivent et lire tliucolis,
en grec ôouxoXC, contraction régulière pour
Qzoy.olîç (comme ©ouxuSIStiç pour ©eoxuBïSriç).
Le mot OsoxoXc'ç est la forme féminine de
ôoexcAoç (écrit aussi MxoXoç), qui était, chez
les Grecs, le titre d’une fonction sacerdo-
tale d’un rang élevé. Quant aux lettres ae,
M. Heuzey y voit la fin du mot quae et lit
flaminica sacer [dos, qu\ae tliucolis, c’est-
à-dire prêtresse flaminique, nommée 6ouxoX(ç
dans le dialecte local. A l’époque romaine,
on avait traduit officiellement le Litre grec
par l’appellation latine de flaminica sacer-
dos, mais les Antipolitains, fidèles à leurs
traditions, conservaient dans l’usage le
vieux terme hellénique. Il faut donc relé-
guer la déesse Aethucolis parmi les « faux
dieux », comme disait feu A. de Longpé-
rier. L’inscription d’Antibes n’en est pas
moins un précieux vestige de l’hellénisme
dans le midi de la France, puisqu’elle nous
fait connaître à la fois une fonction reli-
gieuse d’Antipolis et une forme du dialecte
antipolitain.

M. Casati complète les communications
qu’il a faites cette année sur la numisma-
tique étrusque par la production de pièces
originales et d’empreintes ou dessins de
pièces du cabinet des médailles, pour éta-
blir le rapport qui existait entre les mon-
naies d’argent et de bronze, et montrer,
contrairement à l’opinion reçue, que le sys-
tème monétaire étrusque était un système
homogène qui a servi de modèle au sys-
tème monétaire romain. L’unité monétaire
étrusque est l’as libral. La monnaie d’ar-
gent étrusque la plus répandue porte le
chiffre X et vaut dix as ; c’est le denier. Le
demi-denier, qui correspond au quinaire
romain , porte le chiffre V et vaut cinq as.

Le quart de denier, le type du sesterc-
romain , porte en chiffres étrusques 2 1/2;
il vaut en effet deux as et demi. On rene
contre encore assez fréquemment le double
denier, qui porte le chiffre XX et vaut vingt
as. L’antériorité du système étrusque sur le
système romain est, selon M. Casati,"
incontestable. La monnaie d’argent et la
monnaie d’or étrusques présentent un
caractère archaïque absolument spécial et
unique, le revers lisse. M. Casati établit
ensuite le rapport des monnaies d’or et des
monnaies d’argent. Les monnaies d’or
étrusques sont très rares. Les petites pièces
à revers lisse, dont on connaît cinq ou six
exemplaires, portent la marque de leur
valeur dans le chiffre X et représentent dix
deniers. Les pièces de Vulcinii, d’une
époque postérieure, portent des signes qui
dénotent que la valeur de l’or avait baissé
au moment où elles ont été frappées ; elles
sont à deux faces et l’on n’en connaît que
des exemplaires uniques.

M. P.-Ch. Robert, en présentant un
travail de M. Louis Rlancard sur les talents
grecs au ier siècle de notre ère, signale les
aperçus nouveaux contenus dans cet opus-
cule. Les divers talents en usage dans les
pays grecs se composaient toujours de
6,000 drachmes, mais la valeur même de
la drachme variait selon les pays. M. Rian-
card a cherché à établir la relation qui
existait entre les diverses drachmes. Il
s’appuie principalement sur le témoignage
de deux auteurs grecs, l’Anonyme et
Pollux, et d’un latin, Festus, et il n’hésite
pas à proposer au texte de ces auteurs
diverses corrections que les données géné-
rales de la question lui semblent autoriser.
Ainsi, il n’admet pas qu’on doive conser-
ver, dans Festus, Alexandrinum XII
denarium, et propose, à l’exemple de
Roeckh et de Vasquez Queipo, de modifier
cette expression numérale : au lieu de
XII denarium, il met XVe denariorum ;
mais, dit M. Robert, si denariorum s’im-
pose, est-il certain qu’on ait le droit de
changer XII duodecim en XVe, mille et
quing entorum ? Quoi qu’il en soit, l’au-
teur arrive, en prenant pour base la valeur
de la drachme atlique, à présenter le tarif
suivant d’évaluation des monnaies grecques
 
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