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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 23.1881

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Nr. 1
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Darcel, Alfred: L' exposition rétrospective de Dusseldorf
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https://doi.org/10.11588/diglit.22843#0022

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16

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

en largeur s'ouvraient sur les deux faces en angle droit avec les pre-
mières. Enfin quatre grandes salles flanquaient les quatre autres faces
de l'octogone. C'était comme une chapelle à huit pans, avec vestibule,
abside et six chapelles.

Cette disposition ingénieuse avait permis d'isoler les objets d'art des
différentes époques, soit religieux, soit civils, mais surtout religieux, de
ce qui constitue plus exclusivement le mobilier civil, et de diviser celui-ci
en quatre époques suivant lesquelles, à partir du xir siècle, il aurait
subides modifications profondes. Ces époques sont les suivantes, d'après
le comité d'organisation de l'Exposition rétrospective de Dusseldorf: le
Moyen âge ; — la Renaissance ; — le Baroque ; — le Rococo.

Nous savons en France ce qu'est le moyen âge, et nous croyons que
les Allemands le subdivisent connue nous en trois périodesbien distinctes.
Mais vu la rareté des monuments civils nous concevons qu'une seule
division ait suffi. Nous savons aussi ce qu'est la Renaissance, mais nous
ignorons, si j'en juge par moi-même, ce qu'est le Baroque. Or je l'ai
appris là : «Der Barockstil» règne de 1620, où finit la Renaissance en
Allemagne, jusqu'en 1720. C'est le style ronflant qui a sévi chez nous à
partir de Louis XIII et qui semble avoir sévi en Allemagne beaucoup
plus longtemps qu'en France : mais c'est aussi le style plus académique
qui a pris fin avec Louis XIV. Quant au Rococo, s'il se contourne chez
nous parfois plus qu'il ne faudrait, il extravague en Allemagne à partir
de 1750.

C'est à chacune cle ces époques qu'avait été réservée chacune des
grandes salles annexes. Mais le comité ne s'était pas borné à les livrer à
la commission de classement, telles quelles, clans la banalité de leurs
murs badigeonnés à la colle. Elle les avait décorées dans le style de ce
qu'elles devaient contenir, sur leurs murs et sous leur plafond, avec des
choses anciennes autant que possible.

Nous ne saurions trop approuver cette façon de préparer une expo-
sition par des restitutions du passé. Mais n'est-ce pas l'Allemagne aussi
qui a créé l'éducation par les images avec la Biblîa pauperum, conti-
nuant, par la xylographie, l'enseignement que le moyen âge donnait
depuis longtemps par la sculpture et par la peinture dans ses églises?

Si jamais nous sommes destinés à revoir en France, ce qu'à Dieu ne
plaise, une grande foire dans le genre de celles de 1867 et de 1878, il
faudra que la section rétrospective réalise sur une plus grande échelle
ce qui était à l'état embryonnaire à l'exposition de Dusseldorf. Nous
voudrions qu'on le préparât longtemps à l'avance et qu'avec le concours
de nos architectes, de ceux qui ont étudié l'architecture romaine comme
 
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