DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Gruyer, François-Anatole: Portrait de Thomas Inghirami
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.22843#0154
PORTRAIT DP] THOMAS INGHIRAMI
Yoici un rhéteur ci-
céronien qu'Erasme ai-
mait à entendre, dont
Léon X fit un de ses
favoris, et que Raphaël
a immortalisé par un ad-
mirable portrait.
T h o m a s I n g h i r a m i
était un Toscan natura-
lisé Romain. Il naquit
d'une famille noble à
Volterra, en 1470, et
n'avait que deux ans
quand sa mère, fuyant
la guerre dans laquelle
son père venait de succomber, se réfugia à Florence pour se mettre sous
la protection des Médicis. En 1483, comme Raphaël venait de naître à
Urbin, Inghirami était envoyé à Rome, où ses heureuses dispositions le
firent bientôt remarquer. Les Porcari l'introduisirent fort jeune encore
dans l'intimité des Borgia, et sa fortune commença sous le pontificat
d'Alexandre VI. Ayant été adjoint, à l'âge de vingt-trois ans, au cardinal
Bernard Carvaja dans sa nonciature en Allemagne, il prononça devant
l'empereur Maximilien une harangue latine qui lui valut la couronne
poétique et le titre de comte palatin, avec permission de joindre l'aigle
impériale à ses propres armes1. De retour à Rome, où le bruit de ce
\. Le diplôme qui confère ce titre a Thomas Inghirami est daté du 14 mars 1497
il énumère tous les mérites du savant orateur. ( W. Roscoë, Vie de Léon XA t. IV,
p. 154).
Yoici un rhéteur ci-
céronien qu'Erasme ai-
mait à entendre, dont
Léon X fit un de ses
favoris, et que Raphaël
a immortalisé par un ad-
mirable portrait.
T h o m a s I n g h i r a m i
était un Toscan natura-
lisé Romain. Il naquit
d'une famille noble à
Volterra, en 1470, et
n'avait que deux ans
quand sa mère, fuyant
la guerre dans laquelle
son père venait de succomber, se réfugia à Florence pour se mettre sous
la protection des Médicis. En 1483, comme Raphaël venait de naître à
Urbin, Inghirami était envoyé à Rome, où ses heureuses dispositions le
firent bientôt remarquer. Les Porcari l'introduisirent fort jeune encore
dans l'intimité des Borgia, et sa fortune commença sous le pontificat
d'Alexandre VI. Ayant été adjoint, à l'âge de vingt-trois ans, au cardinal
Bernard Carvaja dans sa nonciature en Allemagne, il prononça devant
l'empereur Maximilien une harangue latine qui lui valut la couronne
poétique et le titre de comte palatin, avec permission de joindre l'aigle
impériale à ses propres armes1. De retour à Rome, où le bruit de ce
\. Le diplôme qui confère ce titre a Thomas Inghirami est daté du 14 mars 1497
il énumère tous les mérites du savant orateur. ( W. Roscoë, Vie de Léon XA t. IV,
p. 154).