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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 23.1881

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Nr. 2
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Gruyer, François-Anatole: Portrait de Thomas Inghirami
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https://doi.org/10.11588/diglit.22843#0155

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PORTRAIT DE THOMAS IN GUI RAM I.

succès l'avait précédé, il fit, le 16 janvier 1&9S, l'oraison funèbre du duc
de Candie, assassiné par son frère César Borgia?.

Depuis quelque temps déjà, Pomponius-Laetus avait remis le théâtre
en honneur et jouissait de la plus grande faveur. Quand il mourut, le
6 juin de cette même année 1498, le pape, qui venait de faire brûler
Savonarole, envoya sa cour à l'Aracœli pour assister aux obsèques du
plus fervent des admirateurs de Térence et de Plaute. Inghirami parais-
sait souvent dans les fêtes de famille que l'on organisait au Vatican, et
avait un rôle important dans les comédies représentées devant
Alexandre Vf, Carlo Canale, l'époux de la Vannozza, qui s'était familia-
risé avec le théâtre à Mantoue, jouait aussi dans ces représentations,
où les Mellini et les Porcari paraissaient également, en compagnie de
Collenuccio, ambassadeur du duc de Ferrare. Une étonnante réunion
d'hommes remarquables s'était groupée autour des Borgia aux approches
du jubilé de 1500 : d'élégants cardinaux, clans tout l'éclat de leur jeu-
nesse et de leur opulence, les Riario, les Médicis, les Cesarini, les Far-
nèse; une noblesse où l'on retrouvait les plus beaux noms du patriciat
romain, les Orsini, les Colonna, les Gaetani, les Santa-Croce, les Mas-
simi, les Valle, les Altieri ; des financiers tels que les Altoviti2, les Spa-
nocebi, les Chigi3; des hommes d'affaires comme Camillo Beneimbene,
le Nestor des notaires romains4 ; des artistes en renom, Pérugin5. Pin-
turicchio6, Antonio di Sangallo, Pollajuolo; les plus fameux lettrés

1. A l'occasion de cette mort tragique, l'ambassadeur d'Espagne fit célébrer un
service mortuaire dans l'église de Saint-Jacob, sur la place Navone. Ce fut là qu'In-
ghirami prononça- son discours.

2. Antonio Altoviti, contemporain d'Alexandre VI, était père de Bindo Altoviti,
dont Raphaël fit le portrait en toi 3.

3. Le chef de cette maison était alors Mariano Chigi, père de Lorenzo et d'Agostino.

4. Camillo Beneimbene était le confident juridique d'Alexandre VI et de tous les
Borgia. Il avait suivi Lucrèce et César depuis leur enfance. Son étude était située sur
la place des Lombards, aujourd'hui place Saint-Louis-des-Français. C'est là qu'il vécut
jusqu'en 4 505. Il fut toujours l'ami dévoué de Lucrèce, qui avait pour lui une affectior
toute filiale. (Voir Y Histoire de Lucrèce Borgia, par M. Gregorovius.)

5. Le Pérugin peignit au Vatican sous les Borgia.

6. Pinturicchip était le peintre favori et quasi officiel d'Alexandre VI. Il fît, au
Vatican, le portrait de Julie Farnèse, et plaça, au-dessous de l'image de la Vierge la
femme qui était épouse adultère et maîtresse du pape. « Au château Saint-Ange, dit
Vasari, il peignit des scènes tirées de l'histoire d'Alexandre VI, dans lesquelles il
représenta la reine Isabelle la Catholique, le comte Nicolas Pitigliano, Giangiacomo
Trivulzio, plusieurs parents et amis du pape, et en particulier César Borgia, ainsi que
ses frères et ses sœurs... Laurent Behaim avait composé les légendes qui se lisaient
au-dessous de ces peintures du château Saint-Ange, en bas, dans les jardins du pape. »
 
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