Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 23.1881)

M. PAUL RENOUARD ET L'OPERA

Les tempéraments originaux
sont rares, et les seuls artistes
qui intéressent véritablement
les curieux, les amateurs d'i-
naperçu et d'inédit, sont ceux-
là qui, naïvement, sincèrement,
prennent pour guide unique la
■//tàà nature. La nature est assez

^fàjmW var'^e P0U1" fournir beaucoup
*$f?&'/\ de modèles des plus divers et
" pour former beaucoup d'élèves.
Elle a ses sourires et ses gri-
^ maces; les étudie qui veut et
les traduit qui peut. 11 y a tou-
jours dans un homme épris de
vérité un je ne sais quoi de
frappant et de particulièrement
attirant. Les naturalistes litté-
raires de ce temps ont un mot
d'ordre qui est celui-ci : Sous
les yeux. Il faut avoir « sous les yeux » ce qu'on veut décrire. Sous
les yeux, loin du cœur, dirait-on volontiers à cette école qui regarde,
je crois, toute sensibilité comme une sensiblerie ; mais, à coup sûr, la
règle de conduite artistique est bonne. Sous les yeux doit être tout
modèle, et les vrais artistes n'ont qu'une source d'inspiration : la Vie.

Je ne sais guère, parmi les nouveaux venus, de peintre et de dessinateur
de la vie réelle qui ait plus que M. Paul Renouard le souci de la réalité, de la
nature et de la a chose vue». Ce nom de Renouard, qui, déjà célèbre
parmi les amateurs, deviendra certainement populaire, nous le vîmes,