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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 23.1881

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Nr. 2
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Vachon, Marius: Études administratives, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22843#0134

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122 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

périodes critiques où l'institution a été menacée d'une ruine entière et
même a dû subir des interruptions de fonctionnement qui auraient pu,
en se prolongeant, anéantir les traditions qui constituent leur patri-
moine glorieux. Le Salon n'a jamais été supprimé, ni même son existence
compromise. Depuis 1673, date de son inauguration sous les auspices
et la direction de l'Académie royale de peinture et de sculpture jusqu'en
1881, aucune intermittence sérieuse ne se produit dans son organisa-
tion. L'Académie qui l'a fondé ne l'entraîne point dans sa chute, et les
événements de la Révolution, la Terreur elle-même, n'en arrêtent point
la succession régulière. La Commune de 1871 seule l'a interrompu une
année. Pour avoir pu résister ainsi à des causes de dissolution si graves,
pour s'être perpétuée au milieu de difficultés si nombreuses, envers et
contre les hommes et les révolutions, il était nécessaire que cette institution
répondît à un besoin social réel et bien pressant, et justifiât son exis-
tence par des services sérieux rendus à la civilisation et au pays. C'est
pour nous un gage de sa pérennité et un encouragement à en défendre
les intérêts, à poursuivre l'étude des moyens pratiques pour en améliorer
le fonctionnement et le rendre conforme aux nécessités actuelles et aux
conditions sociales de notre temps.

I

Le principe de l'institution du Salon est basé sur un sentiment bien
naturel à l'âme humaine et aussi vieux que l'homme, l'orgueil ; et son
application est justifiée par des raisons qui tiennent à la fois de l'ordre
moral et de l'ordre économique. Nous ne croyons point qu'il soit néces-
saire de développer ce principe. Les modes divers d'application seuls
doivent être mis en cause, et c'est sur ce point que nous porterons
exclusivement la discussion de quelques projets de réforme.

Les expositions artistiques ont existé de tout temps chez les peuples
qui ont eu le culte de l'art et l'ont pratiqué. En cela comme en beaucoup
d'autres choses, il n'y a véritablement rien de nouveau sous notre
ciel, et nous ne saurions avoir la prétention d'innover. Les Grecs n'ont-ils
point eu, comme nous, de véritables Salons périodiques, à Delphes, à l'Acro-
pole d'Athènes, à Olympie, surtout dans cette dernière cité, où non seule-
ment les athlètes venaient concourir, mais où la Grèce tout entière, les
pays les plus lointains, l'Asie comme l'Afrique, la Sicile comme les Iles, se
faisaient représenter par les chefs-d'œuvre de leurs artistes, où les
sculpteurs d'Égine venaient lutter contre les sculpteurs de Sycione, les
 
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