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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 23.1881

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Nr. 2
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Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Les décorations du Panthéon, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22843#0173

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LES DÉCORATIONS DU PANTHÉON.

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sortit plus tard le gigantesque Louis XVI de Gartellier, destiné à la ville
de Bordeaux, et que nous nous souvenons d'avoir vu étendu si longtemps
parmi les blocs de marbre de l'île des Cygnes. — » Voici comment s'ex-
pliquait Quatremère sur ce colosse en 17114 :

« Je pourrais donner ici au Directoire une description anticipée du grand ouvrage
dont il a chargé Dejoux; mais dans peu de mois son colosse, devenu visible, dira
plus qu'il ne me serait permis de le faire. Ce ne sera pas cependant prévenir le juge-
ment du public que de rendre ici témoignage de l'extrême intelligence, des soins
ingénieux et de la rare capacité avec laquelle cet artiste conduit un ouvrage qui n'a
aucun terme de comparaison chez les modernes et pour lequel les exemples de l'an-
tiquité ne peuvent servir qu'à égarer l'imagination. Le Directoire aura bientôt la
preuve que cet ouvrage ne pouvait être confié à une main plus sûre; l'ébauche
actuellement achevée m'est un sûr garant de la réussite complète de cette entreprise. Il
fallait cependant s'assurer d'un fondeur capable de la mener à sa fin; en arrêtant le
citoyen Getty, le Directoire a conservé à la France un homme précieux, et a satisfait à
tout ce qu'exigeait la réussite d'un si vaste travail. Déjà les préparatifs du moulage et
de la fonte sont commencés; mais ces soins sont si étendus et d'un si long procédé,
que la paix sera venue, avant le moment de la fonte, restituer aux arts avec usure
tout le métal que ceux-ci ont prêté à la guerre. »

C'est en exécution des arrêtés du Directoire du département de
Paris, datés du 2/i novembre et du 17 décembre 1792, que Dejoux avait
modelé sa statue colossale; il demanda 52,000 livres pour ses frais.

On peut prendre une idée de cette statue et de l'effet qu'on en avait
rêvé, par la vue perspective du Panthéon, gravée par Liénard d'après
Duverdy et dont nous avons déjà parlé. Mais la paix tarda tant à venir
et à restituer aux arts le bronze des statues royales transformées en
canons, que je ne sache point que Getty ait fondu tout de bon le modèle
de Dejoux, et d'ailleurs la prudence eût-elle jamais permis de mettre en
place cette fameuse Renommée?

« En proposant au Directoire, dit encore Quatremère, la statue de la Renommée
pour couronner le sommet du Panthéon, mon intention avait été que cette figure,
représentée publiant les louanges des grands hommes, s'élevât au milieu des Vertus
qu'elle chante. La construction de la coupole et son ordonnance m'ont paru propres à
réaliser cette conception morale. Sa colonnade extérieure, composée de trente-deux
colonnes, présente au génie de la décoration une magnifique série de statues qui se
trouvent placées immédiatement au-dessous de celle de la Renommée, lui faisant le
plus bel et le plus analogue accompagnement. Des essais de ces statues que j'ai fait
faire en figures découpées pour décider plus sûrement leur proportion, ont obtenu
l'approbation générale. » Et il motive avec beaucoup de sens « ce supplément d'em-
bellissement » par des raisons tirées de la forme et de la disposition de la coupole.

J'ai omis de parler de la nouvelle décoration qu'avait imaginée Quatremère pour
la « partie circulaire formant une espèce de niche » au chevet du monument, là où
 
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