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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 23.1881

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Nr. 2
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Trabaud, Pierre: Le retable de Saint-Didier a Avignon
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https://doi.org/10.11588/diglit.22843#0194

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180

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Quant à la personnalité de l'artiste, elle nous est révélée avec une parfaite exacti-
tude, tantôt par le « Livre manuscrit des comptes du Roy », tantôt par 1' « Inventaire
imprimé des Archives des Bouches-du-Rhône » (1875-1879).

Son prénom, ou mieux son appellation familière paraît avoir été Francisco. Quanta
Lauriano, le tailleur d'images, ou Loverano, tailhator ymaginum, ce n'est autre que
notre même Laurens italianisé.

Le talent de cet homme à gages ne saurait être contesté. Il dénote la hardiesse du
ciseau et du marteau, le goût dans la composition, le coup d'oeil des plans propor-
tionnels pour rendre l'effet : la rudesse des premiers acteurs servant à opérer un con-
traste adroitement ménagé avec la délicatesse relative du fond. C'est une œuvre
capitale dans l'histoire artistique de la Provence.

L'accomplissement du retable exigeait une suffisante ingéniosité pour mesurer la
valeur de Francisco Xymaùjier, autant que le triptyque transporté à Aix marquait les
ressources infinies de Nicolas le paintre, tous les deux gens de race, ayant illustré la
cour d'Avignon.

Francisco fut donc-mieux qu'un simple muraiore ou taglia pietra; animé du feu
sacré, il n'usa de la pierre et du marbre que pour lui donner une forme sentie et
lui communiquer l'âme et la vie.

A cet égard, laissons parler la prophétique voix de Michel-Ange (sonnet xx) :
« Tout ce qu'un grand artiste peut concevoir, le marbre le renferme en son sein ; c'est
à la pensée et à la main obéissante à l'en faire sortir. »

P. TRABAUD.
 
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