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Nr. 2
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
de persécutions et d'interruptions de toutes sortes, il met au jour d'inestimables tré-
sors dont une partie vient se fondre dans les collections de Louvre et dont l'autre
sert à former le noyau du Musée do Boulaq. Cette découverte est, avec celle de
Champollion, la plus belle de l'archéologie moderne. En 1853, il entreprend, aux
frais du duc de Luynes, des fouilles très importantes dans la plaine de Gizèh, déblaye
le grand Sphinx et découvre son petit temple, qui est le plus ancien temple connu,
et la magnifique statue en clioritc de Chéfren de laIVe Dynastie. En 1857-58, Mariette,
appelé de nouveau en Egypte par Saïd-Pacha, reprend ses fouilles avec une nouvelle
vigueur et continue le cours de ses merveilleuses recherches à Saqqarah, à Tanis, à
Thèbes, à Abydos, etc. En 1863 est inauguré le Musée de Boulaq, créé par Mariette-
bey, qui en devient le conservateur K
C'est sur cette marche vraiment grandiose de la connaissance de l'ancienne Egypte,
se révélant chaque jour plus grande à mesure que l'on remonte plus haut dans son
histoire artistique, que nous eussions aimé à trouver dans le livre de M. Ebers des
renseignements étendus et complets.
Le reste du volume est consacré à la description de la Haute-Égypte et de ses
monuments. Nous y retrouvons les mêmes qualités de sûre critique, de goût et d'ima-
gination que nous avions appréciées dans la première partie.
L'ensemble de ce bel et vaste ouvrage forme un véritable monument élevé à l'art
et à la poésie de l'Egypte ancienne et moderne. Nous félicitons encore la maison
Didot d'en avoir entrepris la traduction, de l'avoir confiée à un homme d'un savoir
aussi solide que M. Maspero, et de l'avoir édité avec un soin si irréprochable. L'illus-
tration de l'ouvrage allemand, d'une richesse extrême, se soutient partout avec la
môme unité et la même abondance. On y trouve des spécimens remarquables de
l'adresse de main des graveurs sur bois de l'Allemagne. Nous pouvons y acquérir la
preuve que notre librairie n'a pas le monopole des beaux livres illustrés, et que de tous
côtés les plus grands efforts sont faits pour ne point rester en arrière de nous et même,
au besoin, pour nous dépasser, sinon par le goût, au moins par le luxe matériel de
l'exécution.
1. Nous apprenons, à la dernière heure, que M. Maspero vient d'êtro appelé à la succession d'Auguste
Mariette et nommé conservateur du Musée de Boulaq. C'est une nouvelle dont nous avons les plus
grandes raisons de nous réjouir.
L. G.
Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.
PARIS. — Impr. J. CLAYE. — A. Qïïastis et c-, rue Saint-Benoît. —- [2235]
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
de persécutions et d'interruptions de toutes sortes, il met au jour d'inestimables tré-
sors dont une partie vient se fondre dans les collections de Louvre et dont l'autre
sert à former le noyau du Musée do Boulaq. Cette découverte est, avec celle de
Champollion, la plus belle de l'archéologie moderne. En 1853, il entreprend, aux
frais du duc de Luynes, des fouilles très importantes dans la plaine de Gizèh, déblaye
le grand Sphinx et découvre son petit temple, qui est le plus ancien temple connu,
et la magnifique statue en clioritc de Chéfren de laIVe Dynastie. En 1857-58, Mariette,
appelé de nouveau en Egypte par Saïd-Pacha, reprend ses fouilles avec une nouvelle
vigueur et continue le cours de ses merveilleuses recherches à Saqqarah, à Tanis, à
Thèbes, à Abydos, etc. En 1863 est inauguré le Musée de Boulaq, créé par Mariette-
bey, qui en devient le conservateur K
C'est sur cette marche vraiment grandiose de la connaissance de l'ancienne Egypte,
se révélant chaque jour plus grande à mesure que l'on remonte plus haut dans son
histoire artistique, que nous eussions aimé à trouver dans le livre de M. Ebers des
renseignements étendus et complets.
Le reste du volume est consacré à la description de la Haute-Égypte et de ses
monuments. Nous y retrouvons les mêmes qualités de sûre critique, de goût et d'ima-
gination que nous avions appréciées dans la première partie.
L'ensemble de ce bel et vaste ouvrage forme un véritable monument élevé à l'art
et à la poésie de l'Egypte ancienne et moderne. Nous félicitons encore la maison
Didot d'en avoir entrepris la traduction, de l'avoir confiée à un homme d'un savoir
aussi solide que M. Maspero, et de l'avoir édité avec un soin si irréprochable. L'illus-
tration de l'ouvrage allemand, d'une richesse extrême, se soutient partout avec la
môme unité et la même abondance. On y trouve des spécimens remarquables de
l'adresse de main des graveurs sur bois de l'Allemagne. Nous pouvons y acquérir la
preuve que notre librairie n'a pas le monopole des beaux livres illustrés, et que de tous
côtés les plus grands efforts sont faits pour ne point rester en arrière de nous et même,
au besoin, pour nous dépasser, sinon par le goût, au moins par le luxe matériel de
l'exécution.
1. Nous apprenons, à la dernière heure, que M. Maspero vient d'êtro appelé à la succession d'Auguste
Mariette et nommé conservateur du Musée de Boulaq. C'est une nouvelle dont nous avons les plus
grandes raisons de nous réjouir.
L. G.
Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.
PARIS. — Impr. J. CLAYE. — A. Qïïastis et c-, rue Saint-Benoît. —- [2235]