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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 23.1881

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Nr. 4
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Darcel, Alfred: Le trésor de la cathédrale de Reims, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22843#0316

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294 GAZETTE DES BEAUX-ART S.

peut-être par Louis XIV lui-même. L'ostensoir de vermeil, œuvre ina-
chevée de Germain, que donna Louis XV, n'existe plus, et le ciboire que
Louis XYI avait laissé et que le musée de Reims avait recueilli pendant
la Révolution, y fut volé.

Charles X, à l'occasion de son sacre, s'efforça de réparer tant de
désastres. 11 y dépensa plus de 260,000 francs, tant en pièces d'orfè-
vrerie, qui existent encore, qu'en vêtements sacerdotaux de toute espèce,
en partie transformés.

Tout cela nous semble d'un goût bien contestable aujourd'hui, malgré
le mérite de l'exécution.

Le reliquaire de la Sainte-Ampoule qui, sous l'ancienne monarchie,
était conservé dans le trésor de l'église Saint-Remy, et qui fait partie
aujourd'hui de celui de la cathédrale, est un spécimen précieux de l'or-
fèvrerie de la Restauration : précieux par lui-même et précieux surtout
parce qu'il montre à quel point le sentiment de l'appropriation des
formes à la matière était perdu au commencement de ce siècle.

A voir un dessin de ce reliquaire, on croirait à la représentation d'un
monument de pierre ou de marbre élevé dans un cimetière et mesurant
plusieurs mètres de hauteur, tandis qu'il ne s'agit que d'un coffret de
vermeil haut en tout d'un tiers de mètre environ.

L. Laffitte, premier dessinateur du cabinet du roi, qui l'a dessiné, a
eu la singulière idée, ayant à conserver et à exposer une fiole, de la cou-
cher dans un coffret au lieu de l'y dresser, puis de porter ce coffret sur
un soubassement dont les quatre faces courbes s'épatent largement sur
un socle qui les dépasse assez pour porter quatre figures aux angles et
une foule d'inscriptions.

Pour apercevoir la relique, il faut enlever le couvercle en forme de
coussin portant une colombe qui sert de poignée. Aussi le reliquaire
proprement dit est-il exposé, aujourd'hui, en dehors de son coffret, sur
lequel il est placé dans le sens qu'aurait dû lui donner l'artiste malavisé
qui a composé cet ensemble.

Si la conception est détestable, l'exécution en est excellente. L'or-
fèvre Charles Cahier, le père du savant jésuite auquel on doit les Mé-
langes cV archéologie et d'histoire, qui fut chargé de le fabriquer, fit mo-
deler les figures et les bas-reliefs par le sculpteur Courigues et en con-
fia la ciselure à Dupré. Il s'agit sans doute du graveur des monnaies qui
a fait des deux bas-reliefs des grandes surfaces courbes du soubasse-
ment, deux chefs-d'œuvre de finesse sans sécheresse aucune.

Nous nous arrêterons là, quant à l'orfèvrerie; ce que le xixc siècle
a ajouté au trésor de Reims ne l'enrichissant guère du côté de l'art.
 
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