UNE DEMEURE SEIGNEURIALE AU XIXe SIÈCLE
LE CHATEAU DE CHANTILLY ET SES COLLECTIONS
(troisième article1.)
PEINTURES.
III
école française. xve et xvie siècles.
race à la manie destructive qui, sous des
prétextes variés, tour à tour religieux,
politiques, esthétiques, utilitaires, n'a
guère cessé de sévir en France, les mo-
numents primitifs de notre peinture
nationale ont presque tous disparu. L'in-
fatigable patience de quelques chercheurs
ressuscite en vain chaque jour des noms
d'artistes oubliés du xve et duxvr6 siècle.
Presque tous ces noms, dont quelques-
uns furent illustres, se présentent vagues et nus, sans qu'on puisse réso-
lument leur attacher la gloire d'une œuvre visible. Les vrais documents,
les peintures elles-mêmes, fresques ou panneaux, ont péri dans les grandes
agitations de la société française. L'ignorance, le pédantisme, le fana-
tisme, la cupidité ont fait partout leur œuvre. Celui qui veut retrouver
l'âme de la vieille patrie est obligé de courir à grand'peine en recueillir
les lambeaux épars dans les musées étrangers ou dans quelques recueils
de miniatures et de dessins échappés, par des hasards heureux, à ces rages
de sottise. L'attristante pauvreté de notre magnifique Louvre en pein-
ai. Voir Gazette des Beaux-Arts, %° période, t. XXII, p. 369 et 402.
LE CHATEAU DE CHANTILLY ET SES COLLECTIONS
(troisième article1.)
PEINTURES.
III
école française. xve et xvie siècles.
race à la manie destructive qui, sous des
prétextes variés, tour à tour religieux,
politiques, esthétiques, utilitaires, n'a
guère cessé de sévir en France, les mo-
numents primitifs de notre peinture
nationale ont presque tous disparu. L'in-
fatigable patience de quelques chercheurs
ressuscite en vain chaque jour des noms
d'artistes oubliés du xve et duxvr6 siècle.
Presque tous ces noms, dont quelques-
uns furent illustres, se présentent vagues et nus, sans qu'on puisse réso-
lument leur attacher la gloire d'une œuvre visible. Les vrais documents,
les peintures elles-mêmes, fresques ou panneaux, ont péri dans les grandes
agitations de la société française. L'ignorance, le pédantisme, le fana-
tisme, la cupidité ont fait partout leur œuvre. Celui qui veut retrouver
l'âme de la vieille patrie est obligé de courir à grand'peine en recueillir
les lambeaux épars dans les musées étrangers ou dans quelques recueils
de miniatures et de dessins échappés, par des hasards heureux, à ces rages
de sottise. L'attristante pauvreté de notre magnifique Louvre en pein-
ai. Voir Gazette des Beaux-Arts, %° période, t. XXII, p. 369 et 402.