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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 1
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Fourcaud, Louis de: L' art gothique, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0076

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L’AllT GOTHIQUE.

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et pleins de négligences, n’est pas, d’ailleurs, isolé. Je le vois se
reproduire identiquement à la cathédrale de Bourges, sous tant de
rapports accomplie. A Laon, façade d’une relative simplicité, inspireé
du thème parisien, la profondeur de toutes les baies, l’enfoncement
de la rose sous le cintre de l’archivolte, l’inégalité de la galerie
supérieure, plus haute sur la nef, plus basse contre les tours, les
pinacles à deux étages absolument à jour, cantonnant des tours
évidées elles-mêmes d’une longue baie en coup de hache sur chaque
côté, prêtent à l’aspect quelque chose d’éminemment original, mais
d’un peu redondant et artificiel. On voit assez par ces exemples
combien le xm° siècle a apporté de variété dans ses grandes entrées
de basiliques. Le moindre regard jeté, à présent, sur l’ensemble de
quelques églises permettra de se rendre compte qu’il n’a pas été
moins inventif dans les autres domaines de l’art.

Nous avons laissé Notre-Dame de Paris à la mort de son fondateur
Maurice de Sully. Eudes qui lui succède, bâtit la nef de 1197 à 1208.
La façade dont je viens de parler s’exécute de 1208 à 1223, sous les
pontificats de Pierre de Nemours et de Guillaume de Seignelay.
En 1257, Jean de Chelles attachera son grand nom d’architecte à la
construction du transsept et de ses façades célèbres, comme découpées
dans un seul bloc à l’emporte-pièce. Les voûtes de la nef, qui sont du
commencement du siècle, sont encore sexpartites, mais la poussée
n’est point neutralisée comme à Noyon, par renforcement ou double-
ment de piles. Les colonnes du collatéral suffisent à contrebuter les
piliers normaux par leur alternance de monostyles simples et de
monostyles cantonnés de douze colonnettes taillées en délit et parfai-
tement rigides. C’est un progrès évident. Il sied de mentionner ici
que les dispositions sexpartites vont être tout à fait abandonnées.
Nous ne les retrouvons déjà plus, vers 1212, dans la nouvelle
cathédrale de Soissons, où pourtant les voûtes du déambulatoire
accusent l’influence du chœur de Maurice de Sully par leurs nervures
chevauchantes. Mais ce chevauchement lui-même, encore quepratique,
n’est pas sans inquiéter les constructeurs. L'architecte de Bourges
s’y est dérobé vers 1200, en traçant sur plan courbe les nervures
de sa crypte. Je dois reconnaître que le système des membrures
indépendantes a eu raison de l’expédient.

Chaque église porte la trace des courants généraux et des cou-
rants régionaux qui se compénètrent. Nous voyons le rond-point
parisien, avec double déambulatoire au pourtour, s'établir à
Chartres, à Bourges, au Mans, à Reims, à Amiens, à Beauvais;.
 
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