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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 2
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Reinach, Théodore: Les sarcophages de Sidon au Musée de Constantinople, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0106

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LES SARCOPHAGES DE SIDON.

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pierres à bâtir. Le 2 mars il venait annoncer au caimakam turc qu’il
avait découvert l’orifice d’un puits antique, d’une profondeur de
13 mètres, qui paraissait aboutir à un caveau contenant des sarco-
phages. L’ingénieur du vilayet, Béchara EfFendi, aussitôt prévenu,
se rendit sur les lieux et procéda à une première reconnaissance :
il ne tarda pas à constater que l’on était effectivement en présence
d’un véritable hypogée composé, comme la plupart des anciennes
constructions do ce genre à Sidon, d’un vestibule central donnant
accès à une série de chambres funéraires, dont l’entrée avait été
successivement murée. Ces chambres, au nombre de sept, ne renfer-
maient pas moins de dix-sept sarcophages : les uns en calcaire, les
autres en marbre noir ou blanc, quelques-uns décorés de sculptures
presque intactes et en partie polychromes; ces monuments excitèrent
l’admiration générale, même de fonctionnaires assez étrangers aux
études archéologiques pour définir en ces termes une chasse
d’Amazones, montées sur des quadriges : « Deux femmes qui courent
après quatre chevaux. »

Le rapport de l’ingénieur Béchara', immédiatement transmis à
Constantinople, y produisit une vive émotion. Hamdy Bey devina
aussitôt l’importance de la nouvelle découverte, et, sans perdre un
instant, se fit charger par la Sublime Porte d’une mission à Saïda,
dont l’objet était de continuer les fouilles, d’extraire les sarcophages
de leur cachette tant de fois séculaire, et de rapporter au Musée
Impérial les pièces les plus intéressantes de la collection. Le
30 avril 1887 il arrivait à Sidon, accompagné de Démosthène Baltazzi
Bey, inspecteur des antiquités du vilayet d’Aïdin ; les travaux
préparatoires commencèrent dès le lendemain. L’opération présentait
des difficultés sérieuses en raison du poids considérable des sarco-
phages à extraire — le plus grand d’entre eux ne mesurait pas moins
de 3ra,30 de longueur et pesait près de 15 tonnes — et de la profon-
deur où ils étaient ensevelis. Il fallut pratiquer dans la roche calcaire
un long tunnel en pente douce, assez large pour livrer passage aux
plus grandes cuves et qui, partant du vestibule central de l’hypogée,
débouchait dans un jardin voisin situé au niveau de la mer. C’est par
ce tunnel que les sarcophages furent hissés les uns après les autres,
les couvercles d’abord, les cuves ensuite; ces blocs énormes, déposés
séparément et fixés sur des chariots en bois qui glissaient entre deux
câbles, furent ensuite traînés à force de bras jusqu’au bord de la

1. Il a été publié en partie dans la Revue archéologique, 1887, II, p. 102 suivanles.
 
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