Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Prost, Bernard: Hugues Sambin: sculpteur sur bois et architecte
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0150

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
134

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

et si, dans leurs ouvrages, MM. A. de Champeaux 1 et E. Bonnaffé2,
entre autres, n’en signalaient pas tant de supérieurs aux oeuvres
authentiques de Sambin3. Quelle que soit la valeur d’invention et
d’exécution de ces dernières, — et nous avons tenu à ce qu’ici même
on pût s’en rendre compte, — elles ne sortent pas leur auteur, dans
cette spécialité, d’un rang honorable mais un peu secondaire. Nous
nous proposons, du reste, de reprendre plus en détail cette question
dans une étude ultérieure sur l’art du bois en Bourgogne et princi-
palement à Dijon où florissaient, dès le début du xive siècle, de
nombreux ateliers à’archiers (huchiers).

On a écrit que Sambin avait gravé les planches de son recueil de
cariatides et on lui a attribué en outre, — nous l’avons déjà vu, —
plusieurs estampes signées des initiales H. S. Sur ces deux points, la
question parait tranchée actuellement dans le sens de la négative.

Il n’est plus guère permis non plus de garder d’illusion sur
l’authenticité d’un médiocre paysage inscrit à son nom dans le cata-
logue du Musée de l’Ermitage.

Quant à la tradition qui fait de lui l’élève — on est allé jusqu’à
dire l’ami et le collaborateur — de Michel-Ange, elle choque telle-
ment la vraisemblance qu’il serait puéril de s’y arrêter. Il est même
fort problématique qu’il ait jamais effectué le moindre voyage en
Italie.

Les documents sont parfois, en vérité, d’inopportuns témoins. Ici
ils nuisent plus qu’ils ne servent à une réputation choyée en province
par la légende. La supériorité de maîtres tels que Pierre Lescot,
Jean Bullant, Philibert Delorme, Jean Cousin, Jean Goujon, Jacques

classifications systématiques rigoureuses. Tant qu’elle n’aura pas livré tous ses
résultats, il nous semble prématuré de créer une sorte de géographie des écoles
provinciales et d’appliquer aux productions artistiques, d’après des indices ou des
conjectures, des étiquettes aussi précises que peuvent l’être celles d’un musée
d’histoire naturelle.

1. Le Meuble (Paris, s. d., Quantin, in-8°), t. I, p. 124 et suiv.

2. Le Meuble en France au xvie siècle (Paris, 1887, in-4°).

3. Ses seules œuvres de menuiserie authentiques sont la clôture de la chapelle
et la porte du Serin du Palais de Justice de Dijon. Parmi toutes celles qu’on lui
impute, trois seulement, à notre avis, peuvent être mises à son actif, mais dans
des conditions de très grande probabilité : à Dijon, la porte extérieure du Palais de
Justice; à Besançon, un cabinet appartenant au Musée et une table conservée à
l’Hôtel de Ville. — Les stalles de l’église Saint-Bénigne (détruites aujourd’hui)
ayant été achevées en 1333, Sambin ne peut en avoir été l’auteur. Des deux pla-
fonds du Palais de Justice de Dijon qu’on lui a aussi attribués, l’un est de 1322,
l’autre du milieu du xvn5 siècle.
 
Annotationen