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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 3
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Müntz, Eugène: Rembrandt et l'art italien
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0219

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198

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

L’inventaire rédigé en 1656, au moment de la saisie du mobilier
du malheureux artiste, mentionne un choix considérable de statues
ou de bustes antiques, les uns en marbre, les autres des moulages en
plâtre. Parmi les statues, je relèverai celles d’Auguste, de Tibère, de
l’empereur Agrippa (sic), d’Aurélien, une statue d’impératrice, une
statue de l’Amour, un moulage en plâtre d’après une figure grecque
antique, une Sibylle, un Laocoon. La série des bustes des Césars était
au complet ou peu s’en faut : Caligula, Néron, Galba, Othon, Vitel-
lius, Vespasien, Titus, Domitien, alternaient avec Homère, Socrate,
Aristote, Sénèque, Silius (sic), Brutus, Faustine, une tête de satyre
et quelques statues ou bustes sans désignation spéciale.

L’œuvre presque complet de Heemskerck, l’artiste hollandais qui
releva la plupart des monuments de Rome1, un volume de dessins
d’édifices romains et de vues romaines, enfin un coffret contenant
des médailles, complétaient la série antique.

Parmi les maîtres de la Renaissance italienne, Andrea Mantegna
ouvrait la marche avec un volume qualifié de précieux : probablement
un recueil de dessins (« Kostelycke Boeck van André de Montaine »).
On verra tout à l’heure que Rembrandt ne dédaigna pas d’en repro-
duire quelques morceaux, notamment la Calomnie d'Apelles, entrée,
avec sa copie, au Britisb Muséum. De Michel-Ange, Rembrandt possé-
dait un portefeuille de gravures, et en outre un petit Enfant (marbre?
moulage?). De Raphaël, une tête (« een tronie»), au sujet de laquelle
l’inventaire n’offre malheureusement pas de détails plus explicites;
puis quatre portefeuilles remplis de gravures; enfin, un volume
contenant des sujets libres, tant d’après Raphaël même que d’après
le Rosso, Annibal. Carrache et Giulio Bonasone.

Les Vénitiens étaient représentés par un grand portefeuille
contenant l’œuvre presque complet du Titien, par un recueil de
portraits d’après le même maître, par un tableau de Palma Vecchio,
la Parabole de l'Homme riche, et par un autre du Giorgione, le Bon
Samaritain. Rembrandt n’avait paâ oublié les ultramontains de son
temps : il avait rempli trois portefeuilles de gravures exécutées
d’après Antonio Tempesta, et un autre de gravures d’après les Car-
raches, le Guide et l’Espagnolet.

L’inventaire mentionne en outre trois tableaux représentant la
Vanité, retouchés par Rembrandt, un paquet de dessins d’après

i. M. Michaelis vient de consacrer une étude des plus nourries à l’analyse des
recueils de dessins de Heemskerck qui, de la collection Destailleurs, sont entrés au
Musée de Berlin (Jahrbucli des k. d. archdologischen Instituts, t. VI, 1891).
 
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