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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 4
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Reinach, Salomon: Le Musée des antiques à Vienne, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0321

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

294

A côté de ce type féminin qui remonte à l’époque de Phidias et
qui semble aux modernes convenir plutôt à Junon qu’à Yénus, l’art
grec du ive siècle en a produit un autre qui s’est perpétué jusqu’à la
fin de l’autiquité, grâce à l’ascendant du génie aimable de Praxitèle.
Ce type nous est connu par un grand nombre de têtes et de bustes,
dont les plus dignes d’admiration sont, sans conteste, la petite
Aphrodite découverte à Olympie1, et une tête, également plus petite
que nature, qui, achetée à Tralles par l’amiral Millosicz, passa avec
sa collection au Musée de Vienne. Publiée une première fois par
M. Von Sacken, qui ne lui rendit pas entièrement justice, elle fut
longuement étudiée par M. Benndorf1 2 qui, remarquant l’analogie
qu’elle présente avec la tète de la Vénus de Milo, crut y voir une
réplique plus ancienne et plus affinée du type que nous a conservé
la statue du Louvre. Dans le petit catalogue des sculptures
antiques de Xrienne que nous a récemment donné M. Von Schneider,
le savant conservateur de la collection, l’Aphrodite de M. Benndorf
est devenue une Artémis. M. Von Schneider peut alléguer, à l’appui
de cette dénomination nouvelle, plusieurs arguments d’un grand
poids, mais ces arguments sont à lui, c’est à lui que doit revenir
l’honneur de les exposer et nous devons nous contenter ici d’indiquer
son opinion. Du reste, Aphrodite ou Artémis, peu importe pour les
amateurs de belles choses, à qui cette petite tète procure les plus
vives jouissances : c’est la perle du Musée et l’un des plus beaux
antiques que l’on connaisse. Ce que Lucien, décrivant le chef-d’œuvre
de Praxitèle, appelle le sourire humide, n’est nulle part exprimé avec
plus de grâce et de douceur. Nous avons déjà publié dans la Gazette 3
un croquis de cet admirable morceau, mais qui était peu propre à en
donner une idée satisfaisante. La gravure jointe au présent article y
réussira mieux, nous l’espérons, bien que la transparence du marbre
ajoute à l’original un charme qu’il est impossible de reproduire.

V.

C’est aussi à l’école de Praxitèle que se rattache une statuette
charmante découverte en 1880 à Chypre, sur laquelle nous pouvons

1. Micliaelis, Journal of Hellenie Studies, t. VIII, pl. à la p. 353.

2. Benndorf, ArchdologUch-epigraphüche Mittheilungeii, t. IV, p. 06, pl. I-II.

3. Gazette des Beaux-Arts, 2' pér., t. XXXIV, p. 217.
 
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