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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 5
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Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0390

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356

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

à Florence la statuaire monumentale. La construction des grandes
églises se termine par la décoration des portes. Les quatre portes
du Dôme et spécialement la porte de la Mandorla, sont un des prin-
cipaux titres de gloire de cette fin de siècle. Enfin, il faut noter les
travaux des orfèvres : les autels de Pistoja et de Florence, qui sont
l’annonce des chefs-d’œuvre de Ghiberti.

André de Pise f, le créateur de l’école de sculpture florentine, est
né à Pontedera, en 1270: il meurt à Florence en 1348. Dans cette
longue existence de 78 ans, nous ne connaissons qu’une seule œuvre
certaine, la Porte du Baptistère de Florence, qu’André fit en 1330 à
l’âge de 60 ans. Avant cette époque, André aurait travaillé à Venise ;
mais, malgré l’opinion de Cicognara et de Perkins, je ne pense pas
qu’aucune des statues de Saint-Marc, ni aucun des chapiteaux du
Palais ducal puissent lui être attribués. Relativement aux travaux
d’André à Florence, nous sommes non moins embarrassés. La vie
d’André écrite par Vasari est une des plus décevantes que nous ait
transmises l’historien de l’art en Italie. Vasari qui, entre Orcagna et
Niccolo d’Arezzo, ne cite aucun sculpteur florentin, se tire d’em-
barras en attribuant à André toutes les œuvres notables du xive siècle
florentin. Des documents récemment découverts ont fait connaître le
nom des auteurs de la plupart des œuvres faussement attribuées à
André par Vasari. Nous savons notamment que Cellino di Nese,
Siennois, est l’auteur du tombeau du jurisconsulte Cino à Pistoia,
que les quatre docteurs de la façade du Dôme de Florence sont
l’œuvre de Piero di Giovanni Tedesco et de Niccolo d’Arezzo, et
qu’Alberto Arnoldi est l’auteur de la Madone de la Miséricorde.

Vasari commet une erreur plus grave encore. Après avoir attribué
à Andrea une série d’œuvres qui ne lui appartiennent pas, il lui
enlève l’honneur de la seule œuvre qui soit bien à lui. Il avance

1. Nous conservons ici le nom d’André de Pise, donné à noire sculpteur par
Vasari, nom sous lequel il est universellement désigné; mais nous ferons remarquer
combien cette dénomination est inexacte, car André, fils d’Ugolino di Nino, n’est
pas né à Pise, mais à Pontedera. Cette dénomination a un grave inconvénient,
contre lequel nous devons prémunir le lecteur, elle contribue à maintenir cette
erreur qu'André doit être classé dans l’école pisane, tandis que, ainsi que nous le
montrerons plus tard, il n’appartient pas à cette école et doit être classé dans
l’école florentine dont il est le chef.
 
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