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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 5
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Dimier, Louis: Reynolds en Italie, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0473

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REYNOLDS EN ITALIE.

■437

On ignore généralement qu’il existe des pièces de ce genre, et il
pourra paraître étonnant d’apprendre qu’un carnet de Reynolds
rempli de notes sur Venise a été en effet publié en 1859 Il s’en est
fait peu de mention par le monde, et personne encore ne l’a traduit
en français. C’est cette traduction que je donne au public avec celle
d’un autre morceau du même genre. J’ai trouvé dans un carnet de
croquis conservé au Musée Soane, dans Lincoln’s Inn’s Fields à
Londres, d’assez nombreuses réflexions de la main de Reynolds sur
les peintures de la ville de Bologne. Les croquis où ces notes s’entre-
mêlent sont de fort médiocres ouvrages et peu dignes de ce que, dans
la suite, on vit sortir du même crayon. Un autre carnet, que l’on
garde auprès du premier, contient de beaux dessins, mais point de
notes.

Le manuscrit, dont le Voyage à Bologne est tiré au jour ici pour
la première fois, contient en outre quelques indications sur les Gale-
ries de Florence et la Tribune, sur Rome et sur quelques stations
intermédiaires entre cette dernière ville et Naples, tous fragments
qui ne prendront leur complet intérêt que si quelqu’un les réunit à
d'autres.

Venise et Bologne ne sont pas les seules villes dont Reynolds ait
tiré, pour lui et pour les jeunes élèves de l’Académie, des enseigne-
ments et des conseils. Raphaël et Michel-Ange, à Rome, avaient si
bien conquis son admiration qu’il ne souffrit jamais de leur voir
préférer personne. Il est vrai pourtant de dire que ces maîtres ont eu
sur son talent infiniment moins d’influence que les coloristes de
Venise et qu’à nul parmi les peintres il n’a prodigué les éloges plus
qu’à certains de l’école de Bologne.

On s’étonne aujourd’hui du renom ou pour mieux dire du prestige
dont les ouvrages de ces derniers ont joui jusqu’à ce siècle. Il est
bien vrai que des défauts d’importance, qui si longtemps passèrent
inaperçus, se font remarquer dans presque toutes leurs œuvres, que
leurs ombres sont noires et opaques, leur coloris terne et sauvage,
que leur dessin n’est pas toujours bien beau ni leurs expressions très
naturelles, que leur touche est souvent sans esprit et leur composition
sans recherche. II est vrai que tant de fades productions dont leur i.

i. Sir JoshuaReynolds, Notes and observations on pictures, chieflyof the Venetian
school, edited by W. Cotton, JohnRussel Smith, London. Ce livre est devenu presque
introuvable. La traduction qui suit n’y apporte d’autres changements que la cor-
rection de quelques fautes évidentes, et la mise en ordre de plusieurs notes qui se
rapportent aux mêmes œuvres, et que l’éditeur anglais y a laissées éparses.
 
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