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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 6
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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0549

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LA RENAISSANCE DES ÉMAUX PEINTS.

507

Son fils garde une intéressante série de faïences peintes à la
façon des majoliques italiennes, qu’il fit avec les conseils de Joseph
Devers. — Ce sont des décors enlevés avec une verve facile et un
grand sentiment de la couleur. Scènes héroïques, têtes casquées,
arrangements ornés, fières devises, sujets à emblèmes, tout est
plein de saveur, et, en même temps qu’il peignait ces plats de terre,
l’artiste étudiait l’art du potier, s’instruisant en cela comme il fit
plus tard de l’émail. — En sorte que le livre qu’il a écrit en 1878 sur
les Vieux arts du feu n’est pas le résultat de quelque hâtive compila-
tion, mais la conséquence d’une science laborieusement acquise et d'une
pratique assidue'. On n’a pas assez connu Popelin : c’était un érudit,
un curieux, un persévérant qui cachait, sous une apparente indo-
lence, une grande force de volonté. Ceux qu’effrayait un peu sa façon
doctorale n’étaient pas toujours en état de profiter de ses leçons.

Il cherchait : sans être ambitieux de gloire, il avait le souci de
trouver à sa pensée une forme neuve, et la peinture, telle qu’on la
pratique, n’était pas pour le satisfaire. Elle devient souvent un moyen
de commerce où l’art n’est plus qu’une menteuse étiquette; c’est
un objet d’échange, une marchandise plus que toute autre sujette à
des variations, tombée aux mains des marchands et subissant à la
bourse de la curiosité les hausses les plus imprévues.

Claudius Popelin répugnait à ces maquignonnages, comme tous
les vrais artistes qui sont la gloire de notre école; mais il lui impor-
tait peu de couvrir de couleur une toile ou un mur, un panneau de
bois ou un vélin : il en est de l’art de peindre comme du don d’écrire,

1. En 1860 déjà, Popelin avait publié un intéressant travail sur la céramique :
Les Troys libvres de l'art du Potlier, esquels se Iraicte non seulement de la Prac-
tique, mais briefcernent de tous les secretz de ceste cliause qui jouste mes huy a
estée tousjours tenue celée, du cavalier Cypnan PiccoLPAssi-Durantoys, translatée
de l’italien en langue françoise par maistre Claudius Popelyn, parisien. Paris,
M.D.GGGLX, librairie internationale, 24, rue Ilautefeuille.

Ce livre curieux, devenu assez rare, est illustré de figures naïves et de planches;
il indique bien les tendances que subissait alors l’artiste, et la préface est pour
intéresser les céramistes.

Il y en a trois précieux exemplaires, l’un qui appartenait à Ph. Burty et qui
passé à sa vente, porte dans la reliure une plaque d’émail peint, au double
profil d’Alphonse d’Ëste et de Guid’Ubaldo d’Urbin; le second appartient à S. A. I.
la princésse Mathilde; outre une curieuse dédicace ornée de peintures, il a, dans
l’épaisseur de la reliure, un très remarquable émail d’Alphonse d’Este; le troisième
enfin était à E. About; il est décoré d’un joli émail représentant un buste de
femme, en costume de la Renaissance, avec l’inscription :

VENUS YITUI PRÆSES.
 
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