LA COLLECTION DUTUIT
quement dans un autre tableau de yan de Yelde un peu antérieur,
les Bestiaux de 1663, qui appartient au musée de La Haye. La fac-
ture (loue et moelleuse, habituelle à l’artiste, nous paraît ici encore
un peu plus fondue que d’ordinaire. Si elle convient pour rendre en
perfection la laine des moutons, elle n’est plus à sa place dans les
terrains, ni dans le ton rugueux du chêne, et elle donne à l’aspect
du tableau une fâcheuse apparence de mollesse. Une autre petite toile
sans prétention, Vaches et moutons près de ruines italiennes, nous
MERCURE ET ARGUS, PAR A. VAN UE V E L D E
(Collection Dutuit.)
montre mieux la grâce et le naturel que le peintre sait mettre dans
des sujets plus conformes à la mesure de son talent. A côté d’Adrien,
signalons brièvement ici le Calme de Willem van de Velde, son
frère aîné, une de ces marines un peu froides, un peu figées, que les
artistes ne sauraient beaucoup priser, mais qui, malgré ses petites
dimensions, atteindrait un prix très élevé en Angleterre, où ces
œuvres trop réputées jouissent encore d’une grande vogue.
Le petit tableau d’Albert Cuyp, Vaches au repos, est, au contraire,
un vrai régal pour un peintre et résume bien les meilleures qualités
du maître, assurément plus fin, plus distingué dans ces humbles
sujets que dans les ouvrages les plus importants où il se plaisait à
quement dans un autre tableau de yan de Yelde un peu antérieur,
les Bestiaux de 1663, qui appartient au musée de La Haye. La fac-
ture (loue et moelleuse, habituelle à l’artiste, nous paraît ici encore
un peu plus fondue que d’ordinaire. Si elle convient pour rendre en
perfection la laine des moutons, elle n’est plus à sa place dans les
terrains, ni dans le ton rugueux du chêne, et elle donne à l’aspect
du tableau une fâcheuse apparence de mollesse. Une autre petite toile
sans prétention, Vaches et moutons près de ruines italiennes, nous
MERCURE ET ARGUS, PAR A. VAN UE V E L D E
(Collection Dutuit.)
montre mieux la grâce et le naturel que le peintre sait mettre dans
des sujets plus conformes à la mesure de son talent. A côté d’Adrien,
signalons brièvement ici le Calme de Willem van de Velde, son
frère aîné, une de ces marines un peu froides, un peu figées, que les
artistes ne sauraient beaucoup priser, mais qui, malgré ses petites
dimensions, atteindrait un prix très élevé en Angleterre, où ces
œuvres trop réputées jouissent encore d’une grande vogue.
Le petit tableau d’Albert Cuyp, Vaches au repos, est, au contraire,
un vrai régal pour un peintre et résume bien les meilleures qualités
du maître, assurément plus fin, plus distingué dans ces humbles
sujets que dans les ouvrages les plus importants où il se plaisait à