BIBLIOGRAPHIE
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personnage contemporain, coiffé d’un chaperon, assis sur un siège dont le dos-
sier est orné de croix üeurdelysées. Le baron Pietton voulait y voir l’effigie du
duc Jean de Berry, en s’appuyant sur certain article de l’inventaire de l’illustre
amateur ; l’hypothèse n’a rien de choquant.
Un autre joyau, de la même époque et de la même collection, connu sous
la désignation de « bague du prince Noir », et contenant un petit rubis intaillé
d’une tête imberbe de face, porte une inscription qui lui donnerait, d’après
M. Babelon, un caractère talismanique. Elle fut trouvée, en 1866, sur l’empla-
cement de l’ancien château de Montpensier, près d’Aigueperse. Ce bijou fourni-
rait à lui seul une preuve certaine de l’habileté de nos graveurs du moyen âge.
Les intailleurs des admirables sceaux équestres des comtes de Flandre ou des
ducs de Bourgogne ne devaient pas rencontrer de bien grandes difficultés à
s’initier aux procédés de la gravure en pierres dures.
Sur l’époque de la Renaissance et le xvie siècle, M. Babelon n’a pas à s’étendre
longuement. 11 se contente de résumer les recherches de ses prédécesseurs et ses
propres travaux, en insistant sur les œuvres caractéristiques des artistes de
IXTAILLE ANTIQUE SCEAU SECItET
SIGNÉE DE DIOSCOIUDE DU ROI JEAN LE BON
chaque période. Les auteurs des belles effigies en relief ou en creux de Fran-
çois Ier, de Henri IV, de Louis XIII, peuvent rarement être déterminés; cepen-
dant, on a attribué avec quelque vraisemblance à des maîtres célèbres par les
médailles qui portent leur nom des essais de gravure en pierre dure. Et M. Babe-
lon se croit en mesure de faire honneur, vu l’analogie du style, de certaines
gemmes gravées à Guillaume Dupré, dont on ne connaissait jusqu’ici qu'une
œuvre dans ce genre : le portrait de Maurice de Nassau, gravé sur saphir,
signalé pour la première fois par Chabouillet.
Un chapitre auquel noire auteur a donné un développement exceptionnel, et
le sujet le méritait certes bien, est celui qu’il consacre à la biographie et à
l’œuvre de Jacques Guay, le protégé de la marquise de Pompadour. Guay fut un
grand artiste; M. Babelon n’hésite pas à le qualifier homme de génie 1 « qui
incarne en lui seul l’apogée de la gravure en pierres fines au xviu0 siècle, et se
présente devant l’histoire comme le digne émule de Pyrgotèle, de Dioscoride et
de Valerio Vicentini ».
A l’aide de travaux récents, en particulier de la notice de J. Leturcq, déten-
teur de documents originaux émanant directement du maître lui-même,
M. Babelon présente une étude approfondie sur Guay, et le met à la place qu’il
1. Page 158. Voir aussi p. 203.
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personnage contemporain, coiffé d’un chaperon, assis sur un siège dont le dos-
sier est orné de croix üeurdelysées. Le baron Pietton voulait y voir l’effigie du
duc Jean de Berry, en s’appuyant sur certain article de l’inventaire de l’illustre
amateur ; l’hypothèse n’a rien de choquant.
Un autre joyau, de la même époque et de la même collection, connu sous
la désignation de « bague du prince Noir », et contenant un petit rubis intaillé
d’une tête imberbe de face, porte une inscription qui lui donnerait, d’après
M. Babelon, un caractère talismanique. Elle fut trouvée, en 1866, sur l’empla-
cement de l’ancien château de Montpensier, près d’Aigueperse. Ce bijou fourni-
rait à lui seul une preuve certaine de l’habileté de nos graveurs du moyen âge.
Les intailleurs des admirables sceaux équestres des comtes de Flandre ou des
ducs de Bourgogne ne devaient pas rencontrer de bien grandes difficultés à
s’initier aux procédés de la gravure en pierres dures.
Sur l’époque de la Renaissance et le xvie siècle, M. Babelon n’a pas à s’étendre
longuement. 11 se contente de résumer les recherches de ses prédécesseurs et ses
propres travaux, en insistant sur les œuvres caractéristiques des artistes de
IXTAILLE ANTIQUE SCEAU SECItET
SIGNÉE DE DIOSCOIUDE DU ROI JEAN LE BON
chaque période. Les auteurs des belles effigies en relief ou en creux de Fran-
çois Ier, de Henri IV, de Louis XIII, peuvent rarement être déterminés; cepen-
dant, on a attribué avec quelque vraisemblance à des maîtres célèbres par les
médailles qui portent leur nom des essais de gravure en pierre dure. Et M. Babe-
lon se croit en mesure de faire honneur, vu l’analogie du style, de certaines
gemmes gravées à Guillaume Dupré, dont on ne connaissait jusqu’ici qu'une
œuvre dans ce genre : le portrait de Maurice de Nassau, gravé sur saphir,
signalé pour la première fois par Chabouillet.
Un chapitre auquel noire auteur a donné un développement exceptionnel, et
le sujet le méritait certes bien, est celui qu’il consacre à la biographie et à
l’œuvre de Jacques Guay, le protégé de la marquise de Pompadour. Guay fut un
grand artiste; M. Babelon n’hésite pas à le qualifier homme de génie 1 « qui
incarne en lui seul l’apogée de la gravure en pierres fines au xviu0 siècle, et se
présente devant l’histoire comme le digne émule de Pyrgotèle, de Dioscoride et
de Valerio Vicentini ».
A l’aide de travaux récents, en particulier de la notice de J. Leturcq, déten-
teur de documents originaux émanant directement du maître lui-même,
M. Babelon présente une étude approfondie sur Guay, et le met à la place qu’il
1. Page 158. Voir aussi p. 203.