Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 29.1903)

Lumière. L’exubérance était ici surtout à craindre; c’est par l’exagé-
ration du ton qu’ont péché tous les copistes de Rembrandt. Avec
quel tact merveilleux Ricard a évité cette difficulté! C’est à croire
qu'on a l’original devant les yeux1. »

De cette époque date le premier voyage de Ricard en Italie. Que
de fois il devait retourner dans cette terre d’élection, revoir avec une

PORTRAIT DE M“e A., PAR G. RICARD
(App. à M. Arnavon.)

ivresse toujours renaissante ces paysages où l’œil du peintre jouit
de retrouver la couleur des maîtres illustres et leur sentiment de
la nature autant que du spectacle meme des choses!

Au cours de ce premier voyage il visita Gènes, Parme, Milan,
Florence, Rome, Venise; il étudia, dans l’atmosphère et la lumière
qui les avaient entourés vivants, les portraits de van Dyck, les nus
du Corrège, les carnations de Titien. Toute sa vie il devait pratiquer

i. Louis Brès, Gustave Ricard et son œuvre à Marseille. Pai is, 1873.