LE SALON DE 1761
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d’honneur1 du Salon qui était toujours réservé à Sa Majesté Très
Chrétienne. Voici Louis XV par Louis-Michel Vanloo, y compris le
dessin minutieux du cadre, et au-dessous de ce grand portrait officiel,
trois pastels de La Tour : Le cluc de Bourgogne; sa mère La Dau-
phine (Marie-Josèphe de Saxe); Le comte de Lusace{prince Xavier de
Saxe), frère de la Dauphine. Ces trois portraits seront reproduits
derechef à la page 14, avec les sept autres La Tour.
Le Louis XV (n° 1 du catalogue) de Vanloo était destiné, dit une
note de Saint-Aubin, au château de Ménars qui était la propriété de
Mme de Pompadour. Le roi est représenté en pied; il porte le grand
habit du sacre; il est enveloppé du manteau royal. La pose et l'atti-
tude sont celles de son aïeul Louis XIV, peint par Rigaud. Magni-
fique portrait, dit VObservateur littéraire, précieux à la nation par
l’exactitude de la ressemblance et admiré de tous les connaisseurs
pour la beauté du coloris. Le Mercure retrouve dans cette effigie cet
air majestueux que les anciens ont appelé faciès cligna imperii.
Diderot, qui n’écrit pas pour le publie 2, déclare que le roi a plutôt la
dignité d’un président au Parlement que la majesté d’un monarque.
Vanloo fit, de 1760 à 1762, six portraits en pied de Louis XV, si
bien qu’on voit à Versailles et dans les musées de province plu-
sieurs tableaux qui répondent à la description de celui-ci. Ce por-
trait fut gravé par Cathelin; Cozette le reproduisit en tapisserie. Ce
gobelin d’une belle conservation est à Versailles dans les nouvelles
salles du rez-de-chaussée et porte, tissée dans la trame, cette inscrip-
tion : Michel Vanloo pinxit 1760, Cosette texuit 1771.
Page 5. C’est la première page du catalogue. Saint-Aubin y des-
1. L’aspect général de ces expositions nous est familier. Outre deux gravures
de Martini, il existe une jolie eau-forte de Gabriel de Saint-Aubin et surtout le
beau dessin gouaché (au Louvre) qui représente le Salon de 1765 et dont nous
donnons une reproduction; au milieu, on reconnaît tous les tableaux de Carie
Yanloo qui venait de mourir; on lui avait élevé une sorte de mausolée en réser-
vant la plus belle place à la réunion de ses dernières œuvres. Autour du portrait
de Carie (aujourd’hui à Versailles) par Louis-Michel Vanloo, Chardin avait groupé
au-dessus : La Chaste Suzanne, Auguste fait fermer le temple de Janus, Les Grâces ;
de chaque côté : trois esquisses ; au-dessous : des Angesmit enfin une Vestale et
Les Arts suppliants qui s’adressent au Destin pour obtenir la conservation de la mar-
quise de Pompadour. Parmi les autres envois que l’on peut identifier il y a, sur
la gauche, tout en haut, une immense Marche d’armée de François Casanova; à
la cimaise : Un père arrivant à sa terre, où il est reçu par sa famille, de Roslin;
une pendule monumentale de Pajou; vers la gauche, La Justice de Trajan, de
Hallé (aujourd’hui à Marseille); au-dessus,une grande toile oblongue : La Course
cl’Hippomène et d’Atalante, du même, etc.
2. Ses lettres sur le Salon de 1761 ne furent pas publiées avant 1819.
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d’honneur1 du Salon qui était toujours réservé à Sa Majesté Très
Chrétienne. Voici Louis XV par Louis-Michel Vanloo, y compris le
dessin minutieux du cadre, et au-dessous de ce grand portrait officiel,
trois pastels de La Tour : Le cluc de Bourgogne; sa mère La Dau-
phine (Marie-Josèphe de Saxe); Le comte de Lusace{prince Xavier de
Saxe), frère de la Dauphine. Ces trois portraits seront reproduits
derechef à la page 14, avec les sept autres La Tour.
Le Louis XV (n° 1 du catalogue) de Vanloo était destiné, dit une
note de Saint-Aubin, au château de Ménars qui était la propriété de
Mme de Pompadour. Le roi est représenté en pied; il porte le grand
habit du sacre; il est enveloppé du manteau royal. La pose et l'atti-
tude sont celles de son aïeul Louis XIV, peint par Rigaud. Magni-
fique portrait, dit VObservateur littéraire, précieux à la nation par
l’exactitude de la ressemblance et admiré de tous les connaisseurs
pour la beauté du coloris. Le Mercure retrouve dans cette effigie cet
air majestueux que les anciens ont appelé faciès cligna imperii.
Diderot, qui n’écrit pas pour le publie 2, déclare que le roi a plutôt la
dignité d’un président au Parlement que la majesté d’un monarque.
Vanloo fit, de 1760 à 1762, six portraits en pied de Louis XV, si
bien qu’on voit à Versailles et dans les musées de province plu-
sieurs tableaux qui répondent à la description de celui-ci. Ce por-
trait fut gravé par Cathelin; Cozette le reproduisit en tapisserie. Ce
gobelin d’une belle conservation est à Versailles dans les nouvelles
salles du rez-de-chaussée et porte, tissée dans la trame, cette inscrip-
tion : Michel Vanloo pinxit 1760, Cosette texuit 1771.
Page 5. C’est la première page du catalogue. Saint-Aubin y des-
1. L’aspect général de ces expositions nous est familier. Outre deux gravures
de Martini, il existe une jolie eau-forte de Gabriel de Saint-Aubin et surtout le
beau dessin gouaché (au Louvre) qui représente le Salon de 1765 et dont nous
donnons une reproduction; au milieu, on reconnaît tous les tableaux de Carie
Yanloo qui venait de mourir; on lui avait élevé une sorte de mausolée en réser-
vant la plus belle place à la réunion de ses dernières œuvres. Autour du portrait
de Carie (aujourd’hui à Versailles) par Louis-Michel Vanloo, Chardin avait groupé
au-dessus : La Chaste Suzanne, Auguste fait fermer le temple de Janus, Les Grâces ;
de chaque côté : trois esquisses ; au-dessous : des Angesmit enfin une Vestale et
Les Arts suppliants qui s’adressent au Destin pour obtenir la conservation de la mar-
quise de Pompadour. Parmi les autres envois que l’on peut identifier il y a, sur
la gauche, tout en haut, une immense Marche d’armée de François Casanova; à
la cimaise : Un père arrivant à sa terre, où il est reçu par sa famille, de Roslin;
une pendule monumentale de Pajou; vers la gauche, La Justice de Trajan, de
Hallé (aujourd’hui à Marseille); au-dessus,une grande toile oblongue : La Course
cl’Hippomène et d’Atalante, du même, etc.
2. Ses lettres sur le Salon de 1761 ne furent pas publiées avant 1819.