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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 30.1903

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https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0100

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BIBLIOGRAPHIE

ANTON GBAFF VON WINTERTHL’B, von Otto Waseb1

l est arrivé à Anton Graff, a dit M. Richard Muther, « ce qui est
arrivé à beaucoup d’artistes du xvm° siècle : loué à l’excès par ses
contemporains et comparé à Titien, à van Dyck et à Rembrandt,
il fut l’objet, de la part de la génération suivante, de hausse-
ments d’épaules méprisants; c’est seulement à notre époque
qu’entre ces deux opinions excessives a pu se faire place un jugement équitable ».

Anton Graff ne mérite, en effet, ni cet excès d’honneur, ni cette indignité. Né
en 1736 à Winterthur, et fils d’un potier d’étain dont il devait devenir l’apprenti,
il obtint sans trop de difficultés d’aller suivre les cours que venait d’ouvrir son
compatriote le peintre Schellenberg, auteur d’un traité sur Les cinquante positions
usitées dans le portrait. Il passa ensuite quelque temps, à partir de 1756, chez le
graveur J.-J. Raid, d’Augsbourg, et près delà, au château d’Ansbach, reçut aussi
les enseignements muets, mais éloquents, d’Hyacinthe Rigaud. Les commandes
lui afHuèrent vite ; il en fut de même à Ratisbonne, où il passa quelques mois,
d’août 1764 à février 1765. Mais ce fut à Dresde, où il avait été appelé, en 1766,
comme professeur à l’Académie des Beaux-Arts, qu’il allait surtout développer
son talent et acquérir toute sa renommée, au point que l’écrivain Julius Yogel
ne craint pas de revendiquer pour Saxon celui qui pendant quarante-sept ans,
jusqu’à sa mort (1813), tint une place aussi grande dans l’histoire de l’art à Dresde.

L’importance décisive qu’avait eue pour Winckelmann le voyage de Rome, a
remarqué M. Muther, ce voyage de Dresde l’eut pour Graff. « De ce jour, dit
l’artiste lui-mème, il ne m’arriva rien que d’heureux. » Nommé peintre de la
Cour, il devint rapidement le portraitiste à la mode, et, ayant eu la bonne for-
tune de venir au moment le plus brillant delà vie intellectuelle allemande, en
relation avec Lessing, Schiller, Gessner, Wieland, Herder, Bürger, Gottfried Kôr-
ner, Moïse Mendelssohn, Sulzer (lequel devint son beau-père), d’autres poètes
et savants encore, qui tous trouvèrent en lui un portraitiste habile et fidèle, sa
renommée s’accrut de celle de ces hommes illustres. Il avait d’ailleurs les
qualités qui plaisent au public: l’absence de génie, mais, à défaut, un talent
solide et consciencieux, un certain tour réaliste, une extrême habileté de main,
jointe à une étonnante facilité : lui-même a consigné sur un agenda le nombre
total de ses ouvrages; on n’y compte pas moins de 1 655 peintures et 322 dessins!

Une soixantaine seulement de ces œuvres figurent dans l’album que voici ;
mais —quoiqu’on regrette l’absence de la plupart des effigies d’hommes célèbres
que nous avons dites — elles suffisent à nous le faire apprécier. Et la notice
très complète, suivie du catalogue des portraits dus à Graff dont M. Otto AVaser
les a fait précéder, permet de suivre dans tous ses détails la vie de cet artiste,
que sa patrie a eu raison de commémorer et qui a droit à une place modeste,
mais assurée, dans l'histoire de l’art, au-dessous des Vanloo. a. m.

1. S 1. n. d. [Zurich, 1903], (En dépôt chez Hiersemann, à Leipzig). In-fol., 57 p.
av. 13 tig. et 40 pi.

L'imprimeur-gérant : André Marty.

PARIS.

IMPRIMERIE DE LA

GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE FAVART.
 
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