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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 30.1903

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https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0476

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BIBLIOGRAPHIE

LA MADONE, par A. Venturi 1

ouRmE et grâce du christianisme austère, la Madone, peut-être plus
que son Fils, a de tous temps séduit l’imagination des artistes et
tenté leur pinceau ou leur ciseau. Sa personne, les épisodes de sa
vie, ont été l’objet de mille interprétations dans les miniatures des
manuscrits, les fresques, les peintures, les mosaïques, les sculptures des églises,
et il est fort intéressant de suivre à travers les âges les manifestations diverses
de cette prédilection, l’évolution de l’idéal poursuivi successivement par les
peintres et les sculpteurs. C’est ce qu'a fait dans ce beau livre, avec un développe-
ment non tenté jusqu’ici, un des historiens d’art les plus érudits de notre époque,
l’éminent directeur du Musée national de Rome, M. Adolfo Venturi, mais en
bornant son étude — qui, complète, eût nécessité un labeur immense — à l’art
de son pays. Au rebours donc de l’ouvrage, à première vue similaire, de l’abbé
Maynard sur La Sainte Vierge, dont le sujet était, avant tout, la vie de la Madone
et où la partie iconographique, empruntée, elle aussi, aux maîtres de l’art, n’était
qu’un accompagnement et une paraphrase éloquente, sans aucun but d’ensei-
gnement artistique, ici c’est cette iconographie qui est devenue la partie essen-
tielle du livre, et le texte qui l’accompagne n’en est que le savant commentaire.

C’est aux catacombes de Sainte-Priscille que se rencontre la première image
de la Vierge, sous la forme d’une mère allaitant et entourant de ses bras protec-
teurs un nouveau-né, qui se retourne craintif ; mais cette simplicité et ce naturel
ne sont qu’une apparition isolée : à la mère de Dieu les premiers artistes chré-
tiens ne savent mieux faire que de donner une majesté de patricienne, un air de
grandeur sacrée, sans s’astreindre d’ailleurs à suivre aucun type défini, nul por-
trait de la Vierge n’ayant été conservé, au dire même de saint Augustin : les
Madones appelées d’abord en Orient acheiropoiétes (non faites de la main de

1. La Madone. Représentations de la Vierge dans l’art italien, par A. Venturi. Traduit
de l’italien. Paris, Gaultier,Magnier et Gle. In-4°, ix-444 pages avec 17 gravures hors texte
et 398 dans le texte.
 
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