Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 30.1903)

CORRESPONDANCE D’ALLEMAGNE

SALONS DE MUNICH

Les divergences s’accentuent d’année en
année entre les trois grands groupes d’ar-
t'stes de Munich, et l’on constate une ten-
dance à des sous-groupements, provoquée
par l’espoir d’échapper aux jurys généraux
et de se constituer maître chez soi. Et, ce-
pendant, plus ces divergences en pratique
s’accentuent, plus en théorie s’établit une
tolérance marquée de quelque désarroi. On
ne sait plus bien où l’on va, ni même ce qui
est bien. Les intransigeances agressives ne
se marquent plus guère que par les œuvres,
et l’art pourrait avoir tout à y gagner si
l’entêtement, de ci de là, ne consistait sur-
tout à s’enorgueillir de ses maladies. La
Sécession est un poste très avancé, souvent
trop, mais l’on y fait vraiment de la bonne, parfois de la très bonne peinture. La
Société des Artistes munichois (au Glaspalast) est très arriérée, pour ne pas dire
plus : elle n’est, à tout prendre, qu’un vaste bazar, au milieu duquel se détachent,
en quelque sorte, comme des écueils d’efforts sérieux les œuvres d’un ou deux
grands artistes : Lenbaeli, Kaulbach, autrefois Gysis, le plus sérieux de tous, le