UN MANUSCRIT DE PHILIPPE LE BON
A LA BIBLIOTHÈQUE DE SAINT-PËTERSBOURG
(troisième et dernier article)1
ne des particularités de l’auteur des
grandes miniatures, c’est qu’il aime à
réunir sur une seule feuille deux ou
plusieurs épisodes, dont l’un se passe
à l’intérieur d’un édifice et l’autre (ou
les autres) en plein air2. L’édifice est
d’ailleurs largement ouvert du côté du
spectateur, de sorte que la lumière du
dehors y pénètre aussi vive, aussi
dorée que sur l’horizon. Un nouvel
exemple de cette convention nous est fourni par le beau tableau
qui représente, à droite, le couronnement de Charlemagne, à gauche
la réception d’un envoyé d’Orient par l’empereur, au fond un loin-
tain paysage vu de haut, dans le goût qui sera celui de Memling.
Le commentaire est donné par le texte des Grandes Chroniques3 :
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXIX, p. 265, et t. XXX, p. 53.
2. D’autres miniaturistes du milieu du xvc siècle font de même, par exemple
l’inconnu auquel nous devons les Miracles de la Vierge, manuscrit si justement
admiré par M. Durrieu.
3. Grandes Chroniques, éd. Paris, t. II, p. 122, 126. Je rappelle de nouveau que
je modernise ces textes. Au risque d’attirer sur moi les foudres des philologues,
j’exprime l’opiuion que tous les historiens français devraient être imprimés avec
l’orthographe moderne, pour que leurs œuvres, si divertissantes et instructives,
pussent être lues par d’autres que les savants.
A LA BIBLIOTHÈQUE DE SAINT-PËTERSBOURG
(troisième et dernier article)1
ne des particularités de l’auteur des
grandes miniatures, c’est qu’il aime à
réunir sur une seule feuille deux ou
plusieurs épisodes, dont l’un se passe
à l’intérieur d’un édifice et l’autre (ou
les autres) en plein air2. L’édifice est
d’ailleurs largement ouvert du côté du
spectateur, de sorte que la lumière du
dehors y pénètre aussi vive, aussi
dorée que sur l’horizon. Un nouvel
exemple de cette convention nous est fourni par le beau tableau
qui représente, à droite, le couronnement de Charlemagne, à gauche
la réception d’un envoyé d’Orient par l’empereur, au fond un loin-
tain paysage vu de haut, dans le goût qui sera celui de Memling.
Le commentaire est donné par le texte des Grandes Chroniques3 :
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXIX, p. 265, et t. XXX, p. 53.
2. D’autres miniaturistes du milieu du xvc siècle font de même, par exemple
l’inconnu auquel nous devons les Miracles de la Vierge, manuscrit si justement
admiré par M. Durrieu.
3. Grandes Chroniques, éd. Paris, t. II, p. 122, 126. Je rappelle de nouveau que
je modernise ces textes. Au risque d’attirer sur moi les foudres des philologues,
j’exprime l’opiuion que tous les historiens français devraient être imprimés avec
l’orthographe moderne, pour que leurs œuvres, si divertissantes et instructives,
pussent être lues par d’autres que les savants.