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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 30.1903

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https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0195

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BIBLIOGRAPHIE

HIPPOLYTE FLANDRIN, SA VIE ET SON OEUVRE, par Louis Flandrin1

'éloquente notice dont le vicomte Delaborde fit précéder le beau
recueil Lettres et Pensées d’Hippolyte Flandrin, publié au lendemain
de la mort du peintre, a déjà fait connaître tous les traits essentiels
de cette attachante figure et dignement célébré les œuvres par les-
quelles est assuré de vivre le nom de celui qu’il considérait comme le seul repré-
sentant, avec Lesueur, de la peinture religieuse en France. Cette nouvelle bio-
graphie, pourtant, — que l’Académie française vient de couronner — n’est pas
superflue. Écrite parle fils de ce frère Paul tant affectionné d’Hippolyte et dont la
vie fut si intimement mêlée à la sienne, elle nous offre, en un récit sans apprêt et
discrètement ému, documenté par des lettres inédites empruntées aux archives
familiales, par les agendas et carnets du peintre, par les souvenirs des siens, et
par la reproduction de plusieurs œuvres caractéristiques, dont quelques-unes peu
connues, l’histoire détaillée de cette existence tout unie, mais que sa beauté
intime rend si attrayante, entièrement consacrée à l’art,! au « bon et cher travail
de tous les jours », comme disait Flandrin, et aux joies de la famille. Et dans un
temps où le culte du Beau est devenu une carrière particulièrement lucrative,
où l’art, même pour ceux qui en paraissent le plus épris, est moins un but qu’un
moyen brillant et bruyant d’arriver à la fortune et aux distinctions, il est utile
et bon de proposer l’exemple de cette vie d’honnête homme et de véritable
artiste, ennemi de la brigue, serviteur exclusif et fidèle de l’idéal le plus élevé.

Lyonnais d’origine, et vraiment Lyonnais « par son âme rêveuse et mélan-
colique, par son talent austère et religieux », M. Louis Flandrin nous le montre
d’abord élève, avec son frère Paul, du sculpteur Legendre-Héral et du paysagiste
Duclaux, chez qui le jeune homme puise avant tout le respect de la vérité,
une humble et naïve docilité devant le modèle, cette « probité artistique » dont
Ingres, son futur maître, devait proclamer impérieusement la loi. L’École
des Beaux-Arts de Lyon lui ouvre ensuite ses portes, et, après en avoir épuisé
les enseignements et les récompenses, Hippolyte, avec son frère, part en 1829
pour Paris. Porteur d’une lettre de recommandation pour Hersent, c est chez
Ingres qu’il entra, sur le conseil d’un ami rencontré par hasard. Sa bonne étoile
l’avait bien guidé : encore discuté sur certains points, personne aujourdhui ne

1. Ouvrage précédé d’une lettre de M. Ferdinand Brunetiere, del Académie fiançaise.
20 planches hors texte. Paris, II. Laurens, 1902. In-8°, vi-339 p. (12 fr.).
 
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