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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 30.1903

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Nr. 3
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Gauthiez, Pierre; Frizzoni, Gustavo: Nouvelles recherches sur Bernardino Luini
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https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0222

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NOUVELLES RECHERCHES SUR BERNARDINO LUINI 199

de nouveau, deux portraits peu ressemblants. L’empereur Maximilien
nous a laissé de lui au moins deux images évidemment exécutées
d’après nature: l’une, de la main d’Ambrogio de Prédis, sur un petit
panneau de bois, signé, est au Musée impérial de Vienne; l’autre
est un dessin d’Albert Durer, qui fait partie de la riche collection
Albertine, à Vienne également. Tous les deux nous montrent des
traits bien caractéristiques, le nez, entre autres, busqué d’une façon
très particulière. Le profil de Luini atténue tout cela, de façon qu’on
aurait peine à reconnaître le grand empereur, si Ton ne voyait sa
femme Blanche-Marie lui faisant pendant. Cette princesse elle-même
ne peut être identifiée que grâce à ses initiales et à l’étrange cou-
ronne dont Luini l’a gratifiée. On connaît d’elle deux portraits, faits
très probablement d’après nature, appartenant l’un à la marquise
Arconali-Visconti, l’autre à M. Lippmann, le savant directeur du
Cabinet des estampes de Berlin. C’est une pauvre figure, sans aucun
rapport avec le superbe profil de Luini, où le peintre gracieux et
noble se plaît à imaginer un type majestueux bien digne d’une im-
pératrice.

Les seuls visages qu’il ait pu peindre d’après nature sont ceux des
deux fils de Ludovic le More, Maximilien et François IL Hommes
faibles et corrompus, ils n’exercèrent qu’une domination éphémère
sur le duché, se trouvant pressés successivement par les invasions
et les conquêtes de François I01' et de Charles-Quint. Maximilien,
l’aîné, dut se retirer en France, en 1515, avec une modeste pension.

La famille s’éteignit en la personne de François IL Celui-ci,
après avoir été chassé du duché par le roi de France, y fut rétabli par
l’empereur en 1529, et mourut à Milan en 1535, année où l’Espagne
commença à exercer une intluencc prédominante.

Ces circonstances, suppléant au peu de données que nous possé-
dons sur la vie de Luini, nous permettent de fixer avec assez de
précision l’époque où cette série de peintures fut exécutée. Tout
récemment, on a découvert la date de la mort du peintre, dans un
document qui se rapporte évidemment à la grande fresque qui
décore toute la façade intérieure de l’église de Sainte-Marie-des-
Anges, à Lugano1. Une autre notice, constatant qu’en août 1531
Luini avait reçu un paiement pour une œuvre exécutée a Saronno,
nous permet de fixer la date de sa mort entre le mois daoût 1531
et le 1er juillet 1532.

1. M. Pierre Gauthiez, dans l’article précédent, reproduit ce document.

N. D. L. R.
 
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