DOI issue:
Nr. 3
DOI article:Gauthiez, Pierre; Frizzoni, Gustavo: Nouvelles recherches sur Bernardino Luini
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0223
200
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
En tenant compte de ces limites extrêmes, pour l’activité de l’ar-
tiste, sachant d'autre part qu’en 1530 il exécuta les fresques
de la chapelle Besozzi, dans l’église Saint-Maurice, il est tout
naturel d’admettre que cette même année 1530 fut celle où il s’ap-
pliqua à la décoration de la maison délia Tela. C’était tout de suite
après le rétablissement du dernier des Sforza sur le trône de Milan ;
ce descendant du grand condottiere, étant né en 1492, peut bien être
considéré en effet, dans le médaillon qui le représente, comme un
homme de trente-huit ans.
Cette série de portraits si curieux gagnait encore en intérêt à
être vue sur les murs d’une petite pièce de proportions harmo-
nieuses, reliés entre eux par des arabesques. On eût souhaité que
ce monument artistique ne fût pas modifié, et qu’on en respectât
l’ensemble. Mais des offres considérables ayant été faites aux proprié-
taires actuels de l’ancienne demeure, la municipalité de Milan voulut
prendre les devants, et, moyennant la somme de 33 000 francs, elle
obtint l’autorisation de transporter les fresques dans le musée de la
ville. De la sorte, on peut les contempler aujourd’hui dans une salle
du célèbre château des Visconti et des Sforza, devenu, comme chacun
le sait, le Musée municipal de Milan.
Leur installation, dans la salle des souvenirs de Milan, n’est que
provisoire, puisqu’on peut espérer que les restaurations du château
des Sforza entreprises sous la direction de l’architecte Luca Beltrami
permettront de les placer un jour dans une pièce identique à celle
que ces peintures occupaient dans la maison délia Tela.
L’opération du transport sur toile a parfaitement réussi, malgré
les difficultés qu’elle comportait, et qui provenaient de ce que ces
fresques ayant été retouchées à sec par leur auteur même alin de
leur donner plus de relief, cet élément intégrant aurait pu être
sérieusement compromis par un procédé trop sommaire, comme cela
est arrivé en maints autres cas, — si la direction des travaux de
transport n’avait pas été confiée à un artiste restaurateur aussi
consciencieux et bien avisé que M. Louis Cavenaghi. C’est aux soins
qu'il y a mis, en effet, qu’on est redevable de la bonne conservation
d’un si précieux monument de la peinture.
GUSTAVE FRIZZONI
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
En tenant compte de ces limites extrêmes, pour l’activité de l’ar-
tiste, sachant d'autre part qu’en 1530 il exécuta les fresques
de la chapelle Besozzi, dans l’église Saint-Maurice, il est tout
naturel d’admettre que cette même année 1530 fut celle où il s’ap-
pliqua à la décoration de la maison délia Tela. C’était tout de suite
après le rétablissement du dernier des Sforza sur le trône de Milan ;
ce descendant du grand condottiere, étant né en 1492, peut bien être
considéré en effet, dans le médaillon qui le représente, comme un
homme de trente-huit ans.
Cette série de portraits si curieux gagnait encore en intérêt à
être vue sur les murs d’une petite pièce de proportions harmo-
nieuses, reliés entre eux par des arabesques. On eût souhaité que
ce monument artistique ne fût pas modifié, et qu’on en respectât
l’ensemble. Mais des offres considérables ayant été faites aux proprié-
taires actuels de l’ancienne demeure, la municipalité de Milan voulut
prendre les devants, et, moyennant la somme de 33 000 francs, elle
obtint l’autorisation de transporter les fresques dans le musée de la
ville. De la sorte, on peut les contempler aujourd’hui dans une salle
du célèbre château des Visconti et des Sforza, devenu, comme chacun
le sait, le Musée municipal de Milan.
Leur installation, dans la salle des souvenirs de Milan, n’est que
provisoire, puisqu’on peut espérer que les restaurations du château
des Sforza entreprises sous la direction de l’architecte Luca Beltrami
permettront de les placer un jour dans une pièce identique à celle
que ces peintures occupaient dans la maison délia Tela.
L’opération du transport sur toile a parfaitement réussi, malgré
les difficultés qu’elle comportait, et qui provenaient de ce que ces
fresques ayant été retouchées à sec par leur auteur même alin de
leur donner plus de relief, cet élément intégrant aurait pu être
sérieusement compromis par un procédé trop sommaire, comme cela
est arrivé en maints autres cas, — si la direction des travaux de
transport n’avait pas été confiée à un artiste restaurateur aussi
consciencieux et bien avisé que M. Louis Cavenaghi. C’est aux soins
qu'il y a mis, en effet, qu’on est redevable de la bonne conservation
d’un si précieux monument de la peinture.
GUSTAVE FRIZZONI