Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 30.1903

DOI issue:
Nr. 6
DOI article:
Nolhac, Pierre de: "L' Avènement de Louis XVI et de Marie-Antoinette", dessin inédit de Moreau le Jeune
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0511

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
470

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

caractère plus artistique, et Moreau, qui fut toujours épris d’actua-
lité, était tout désigné pour l’entreprendre. Il était naturel qu’une
imagination aussi vive que la sienne exprimât les événements dont
toute la France était émue, dans une composition destinée à en
immortaliser le souvenir, et aussi — il n’en pouvait douter — à
avoir un rapide succès de vente. Peut-être projetait-il de la graver
lui-même, comme il devait faire, l’année suivante, pour l’estampe
du Sacre. En tout cas, voici comment il a interprété les données
diverses que lui fournissait la politique du moment.

Sur l’estrade fleurdelysée, au seuil d’un temple qu’indique une
colonne disparaissant dans les nuages, Louis XVI et Marie-Antoi-
nette sont assis, côte à côte, en grand costume royal. Le Roi, la main
droite appuyée sur le sceptre, semble prêter l’oreille aux conseils de
Minerve, qui descend des cieux, tandis que la Lrance, assise au pied

LÉGENDE EXPLICATIVE DE L’ « AVÈNEMENT DE LOUIS XVI»
PAR MOREAU LE JEUNE

du trône, tend vers lui les cœurs de ses sujets. La Reine, une main
posée sur la couronne, s’incline gracieusement vers un groupe de
Français qui l’applaudissent, — et le geste heureux et expressif de
la souveraine fait de cette image juvénile la plus intéressante peut-
être que Moreau ait dessinée de sa bienfaitrice.

Une élégante figure nue, la Vérité dévoilée par le Temps, se
penche affectueusement vers le couple royal, derrière lequel appa-
raissent les princes de la maison de France, portant tous l’ordre du
Saint-Esprit. A côté l’un de l’autre, les frères du Roi, Monsieur,
comte de Provence, et le comte d’Artois; un peu en arrière, le duc
d’Orléans et le duc de Chartres. L’habile crayon a marqué fidèlement
la physionomie connue de chacun des princes, laissant, comme
d’habitude, au burin le soin d’achever les ressemblances.

La partie droite du. dessin est d’un caractère différent, et la satire
y tient toute la place. Frappé par la foudre qui part du bouclier de
Minerve, véritable point central de la scène, un homme en simarre

indécente, quoique portant de grands caractères de vérité. » Dans celte estampe
cjue je n’ai pas encore rencontrée, on voyait aussi, paraît-il, Mme du Barry entrant
au couvent et « Louis XVI rayonnant de gloire ».
 
Annotationen