Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 5.1922)

LOUIS GONSE

La Gazette des Beaux-Arts ne veut
j3as laisser partir sans T avoir honoré
d’un souvenir où beaucoup de gratitude
se mêle à de profonds regrets celui qui,
pendant vingt années — comme secré-
taire de la rédaction, puis comme rédac-
teur en chef — mit à son service tant
de bonne grâce, de tact, d’intelligence
et de dévouement. L’honneur qui
m’échoit d’être son interprète n’est dû
qu’à l’ancienneté. De tout le passé
qu’évoque ici le nom de Louis Gonse
les survivants sont devenus si rares ! Il
était le dernier qui put encore nous
parler, en témoin et participant, du
(( temps de la rue Laffitte )) où la Gazette
avait ses bureaux quand il y apporta,
— voici un demi-siècle — en 1872, son premier article sur La Peinture
au Musée de Lille. Nos relations et notre amitié ne dataient que « du temps
de la rue Favart », où la revue vint s’établir à la fin de 1877 ou aux premiers
mois de 1878. C’est là que furent préparés, sur l’initiative et avec l’actif
concours de Gonse, ces numéros de l’Exposition Universelle qui ne firent
pas moins d’honneur à l’équipe groupée autour de lui que ceux des fêtes du
centenaire de Michel-Ange en 1876.

Je dus à Anatole de Montaiglon — qui professait pour Gonse la plus
affectueuse estime et, par son entremise, devint non seulement rédacteur
régulier de la Gazette, mais encore, qui l’eût cru ! l’un des « Salonniers » —

V. — 5e PÉRIODE. 12