ÉTUDE POUR (( LE MARCHÉ AUX CHEVAUX )), PAR ROSA BONHEUR
(Appartient à M. Raymond Bonheur.)
LES SALONS DE 1922
(deuxième article')
LA SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS
Au Salon officiel, la majorité des artistes expose dans l’intention d’être
nommés a hors concours ». Cette distinction obtenue, ils deviennent
ce que Ton appelait du temps de Voltaire une force morte. La statistique
établit que les « hors concours » représentent plus d’un quart des exposants.
Il faut le dire nettement : l’ambition des récompenses est un but mesquin
et risque d’abaisser l’œuvre d’art au niveau d'un produit industriel. Les ré-
compenses ne sont, en effet, admissibles que dans les grandes foires natio-
nales et universelles, ou bien, à la rigueur, dans les lycées, comme facteurs
d’émulation. On continuera, cependant, à en distribuer annuellement au
Grand Palais, bien qu’il soit reconnu que les « forts en thème » deviennent
trop souvent des professeurs ou des ratés. Encombrés par les uns et par les
autres, les Artistes français, dépositaires de l’art académique, sont menacés
tour à tour de pléthore ou d’anémie. Depuis longtemps on pousse des cris
d’alarme, depuis longtemps on parle de décadence ; mais comme cette déca-
dence préoccupait déjà les salonniers de l’époque romantique, il n’y a pas lieu
de s’en tourmenter outre mesure : c’est une décadence durable et chronique. i.
i. V. Gazelle des Beaux-Arts, 1922, t. I, p. 275.
(Appartient à M. Raymond Bonheur.)
LES SALONS DE 1922
(deuxième article')
LA SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS
Au Salon officiel, la majorité des artistes expose dans l’intention d’être
nommés a hors concours ». Cette distinction obtenue, ils deviennent
ce que Ton appelait du temps de Voltaire une force morte. La statistique
établit que les « hors concours » représentent plus d’un quart des exposants.
Il faut le dire nettement : l’ambition des récompenses est un but mesquin
et risque d’abaisser l’œuvre d’art au niveau d'un produit industriel. Les ré-
compenses ne sont, en effet, admissibles que dans les grandes foires natio-
nales et universelles, ou bien, à la rigueur, dans les lycées, comme facteurs
d’émulation. On continuera, cependant, à en distribuer annuellement au
Grand Palais, bien qu’il soit reconnu que les « forts en thème » deviennent
trop souvent des professeurs ou des ratés. Encombrés par les uns et par les
autres, les Artistes français, dépositaires de l’art académique, sont menacés
tour à tour de pléthore ou d’anémie. Depuis longtemps on pousse des cris
d’alarme, depuis longtemps on parle de décadence ; mais comme cette déca-
dence préoccupait déjà les salonniers de l’époque romantique, il n’y a pas lieu
de s’en tourmenter outre mesure : c’est une décadence durable et chronique. i.
i. V. Gazelle des Beaux-Arts, 1922, t. I, p. 275.