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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 5.1922

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Nr. 2
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Michel, André: Louis Gonse
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https://doi.org/10.11588/diglit.24938#0102

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LOUIS GONSE

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gés en de vives controverses, pouvaient compter sur son fidèle appui dès
qu’ils avaient obtenu son adhésion. De quelle fervente reconnaissance le
cœur de Louis Courajod était rempli pour lui ! J'en ai trop souvent recueilli
la confidence pour ne pas en témoigner aujourd’hui. Gonse lui avait ouvert
la Gazette comme la Chronique et ne manqua pas une occasion de le soutenir
dans les ardentes revendications qu’il soumettait à l’opinion comme aux
pouvoirs publics en faveur de son musée de sculpture française. On peut dire
que l’aide que Courajod reçut ici eut, à certains jours, l’importance et l’effi-
cacité d’une véritable collaboration. Si, de l’étroit couloir où le Childebert
de Saint-Germain-des-Prés resta si longtemps relégué et comme en péni-
tence (à la manière des catéchumènes ou des pécheurs dans le narthex des
basiliques), la sculpture française a pu gagner jour à jour— au prix de quelles
luttes ! —le terrain qui lui était refusé et s’établir dans les salles qu elle occupe
aujourd’hui, c’est à Courajod certes que nous le devons. Comme Lenoir à
l’entrée du Musée des Monuments français, il eût pu faire graver sur la porte
ces vers de Voltaire :

Cessez de mutiler tous ces grands monuments,

Ces prodiges des arts consacrés par le temps.

Respectez-les ! ils sont le prix de mon courage...

Mais Louis Gonse, par l’assistance fidèle qu’il prêta au meneur du combat,
mérita sa part d’honneur dans la victoire.

*

* *

Pour assidu qu’il fût à ses devoirs de rédacteur en chef, Louis Gonse n’en
avait pas moins réservé à ses travaux personnels une large part de son temps.
Les heures des après-midi étaient pour la Gazette ; mais les matinées et les
soirées appartenaient aux grands ouvrages qu’il eut le mérite de mener à
bien et qui assureront à son nom la plus honorable durée. On ne peut que
les rappeler sommairement aujourd’hui. Son livre sur Eugène Fromentin
(1880), qui parut d’abord sous forme d’articles dans la Gazette, fut le pre-
mier et le plus complet hommage rendu au peintre écrivain qui renouvela
la critique d’art par l’intime union de F expérience professionnelle la plus
profonde, de l’intelligence la plus cultivée et la plus ouverte et de la sensibi-
lité la plus fine et la plus vibrante. L’Art japonais ( 1883) présentait pour la
première fois au public français un tableau d’ensemble, synthèse méthodique
de cet art d’Extrême-Orient que les Concourt et Philippe Burly, dans un
échange de notes diplomatiques, se disputaient 1 honneur d’avoir été les pre-
miers à introduire ou ramener dans la ((curiosité »... Je retrouverais en
 
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