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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 5.1922

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Nr. 3
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Saunier, Charles: Une collection de dessins de maîtres provinciaux: le musée Xavier Atger à Montpellier, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24938#0184

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166

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Chine, et un Groupe de militaires, vigoureusement indiqué à la sanguine,
sont de Charles Parrocel, qui demeura aux Gobelins. Mais, pour le plus beau
de tous, Groupe de soldats jouant sur un tambour, indiqué à la plume avec
rehauts de sanguine, Atger, tout en reconnaissant le taire des Parrocel, s'était
gardé de toute spécification. Et cette prudence assure d'autant plus d’auto-
rité à ses autres attributions, celle qui donne, par exemple, un dessin assez
froid, le Triomphe de la Religion, à Pierre Parrocel qui, né à Avignon, a
beaucoup travaillé pour les églises de la ville, riches encore de ses œuvres.

Metteur en scène d une autre valeur et d’ailleurs plein de qualités essen-
tielles, était Pierre Subleyras, d'Uzès. Il avait été formé par un excellent
peintre provincial, Antonin Rivalz, de Toulouse, dont la collection Atger
conserve deux dessins. Si l’un, Portrait en médaillon soutenu par Mercure,
et, au-dessus, La Renommée, est un simple croquis, l’autre, exécuté à l’encre
de Chine sur papier de couleur et relevé de blanc, La Communion de saint
Jérôme, a une grandeur qui impose. Pierre Subleyras avait longtemps vécu
en Italie et eu l’intelligence de regarder, autant que les maîtres, la vie, ce
qui lui permit d’exécuter — à côté de toiles religieuses dont l’ordonnance
aisée n’a cessé d’être admirée et que rappelle à Montpellier une Présentation
au Temple, admirable esquisse à l’huile, blanc et jaune doré sur dessous
roux, — de petites scènes que préparaient des croquis et études qui valent
par l’indication aisée des figures, la justesse des costumes aux plis souples.
C’est ce qui frappe dans le dessin à la pierre noire de certaine Femme
lisant et, plus encore, dans celui qui réunit Deux religieuses qui pourraient
bien être de simples pécheresses au costume semi-oriental, napolitaines ou
maltaises. Si de Raoux, qui était de Montpellier, Atger conservait deux
Scènes mythologiques qui n'apprennent sur lui rien de nouveau, on est heu-
reux de faire la connaissance, par ses soins, d’un autre Montpelhérain bien
oublié, quoique nanti de qualités non dédaignables. Plus qu'une mention
est due, en effet, à Etienne Loys qui, né à Montpellier en 1724, y mourut
en 1788. Vrai type d’artiste provincial, il était apte à peindre un portrait1
aussi bien qu’à composer et à exécuter d'une brosse habile une scène
religieuse, comme certain Baptême de Jésus-Christ dont l’esquisse est pré-
sente à la Faculté de Médecine, ou encore un décor, celui du Tartare, pour
le théâtre de la ville. Il retardait alors sur son époque, car, insoucieux de
couleur locale, il demeurait fidèle aux agencements de colonnes torses sur
fonds de jardin, tels qu’on les concevait au commencement du xvne siècle.
Mais ses créations avaient de la grandeur et l’effet était vigoureux.

1. Reconnaissons toutefois que son portrait de M. de Villeneuve, évêque de Montpellier,
exposé au Musée Fabre, est bien médiocre.
 
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