LE MUSÉE XAVIER A T G E R, A MONTPELLIER
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Atger avait aussi recueilli un certain nombre de dessins de Michel II
Corneille, frère par le sang et par l’éducation de ce Jean-Baptiste que
Louis XIV avait envoyé à Rome pour mesurer les antiques, et qui, au
dire du marquis de Chennevières, était resté toute sa vie « abêti » par la
science acquise outre-monts. Les pièces réunies par Atger ne permettent
pas de s’inscrire en faux contre l’opinion de l’ancien directeur des Beaux-
Arts. Ce ne sont pas, en
effet, des dessins de pre-
mier jet, révélateurs d'un
tempérament, mais de
méticuleuses copies dans
lesquelles le froid artiste
n’a pas donné — n’a pas
cherché à donner — la
couleur et l’accent parti-
culier des oeuvres qu’il
reproduisait. Mais beau-
coup, parmi celles-ci,
sont aujourd’hui détrui-
tes et perdues, et ces
copies en acquièrent une
précieuse valeur docu-
mentaire. C’est ainsi
qu’un certain nombre des
dessins de Michel II Cor-
neille reproduisent la
décoration de la grande
galerie de cet hôtel de
Bretonvilliers qui, situé
à la pointe orientale de
l’île Saint-Louis, présen-
tait une si noble architec-
ture, mise en valeur par
un site admirable. La décoration de la grande galerie était due à Sébastien
Bourdon, qui avait peint dans les compartiments du plafond neuf composi-
tions à la gloire du Soleil. Ce travail, où l’artiste avait mis toute sa science
et le meilleur de ses dons, était complété par quatorze petits tableaux octo-
gonaux exécutés par ses élèves d’après ses dessins. On connaît cette déco-
ration accessoire par les gravures qu’en a faites Friquet de Vaurose. Mais du
principal, c’est-à-dire des grands compartiments du plafond, il ne demeure
WATTEAU
(Musée Atger, Montpellier.
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Atger avait aussi recueilli un certain nombre de dessins de Michel II
Corneille, frère par le sang et par l’éducation de ce Jean-Baptiste que
Louis XIV avait envoyé à Rome pour mesurer les antiques, et qui, au
dire du marquis de Chennevières, était resté toute sa vie « abêti » par la
science acquise outre-monts. Les pièces réunies par Atger ne permettent
pas de s’inscrire en faux contre l’opinion de l’ancien directeur des Beaux-
Arts. Ce ne sont pas, en
effet, des dessins de pre-
mier jet, révélateurs d'un
tempérament, mais de
méticuleuses copies dans
lesquelles le froid artiste
n’a pas donné — n’a pas
cherché à donner — la
couleur et l’accent parti-
culier des oeuvres qu’il
reproduisait. Mais beau-
coup, parmi celles-ci,
sont aujourd’hui détrui-
tes et perdues, et ces
copies en acquièrent une
précieuse valeur docu-
mentaire. C’est ainsi
qu’un certain nombre des
dessins de Michel II Cor-
neille reproduisent la
décoration de la grande
galerie de cet hôtel de
Bretonvilliers qui, situé
à la pointe orientale de
l’île Saint-Louis, présen-
tait une si noble architec-
ture, mise en valeur par
un site admirable. La décoration de la grande galerie était due à Sébastien
Bourdon, qui avait peint dans les compartiments du plafond neuf composi-
tions à la gloire du Soleil. Ce travail, où l’artiste avait mis toute sa science
et le meilleur de ses dons, était complété par quatorze petits tableaux octo-
gonaux exécutés par ses élèves d’après ses dessins. On connaît cette déco-
ration accessoire par les gravures qu’en a faites Friquet de Vaurose. Mais du
principal, c’est-à-dire des grands compartiments du plafond, il ne demeure
WATTEAU
(Musée Atger, Montpellier.