JOSEPH GUICHARD, PEINTRE LYONNAIS
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une atmosphère de luxe et d’élégance qui ne sera sans doute pas sans effet
sur l’évolution de son talent, qui ajoute en tous cas à son goût naturel pour
les décors illuminés et les toilettes papillotantes que nous verrons s’épanouir
dans la dernière partie de son œuvre, — la meilleure.
*
* *
En 1862, Guichard rentre à Lyon. Nommé professeur à l'École des Beaux-
Arts, il va remplir ces fonctions, non seulement avec conscience, mais avec
plaisir. Caractère simple et bon, causeur entraînant et écouté, il exercera sur
ALLÉGORIE, PAR JOSEPH GUICHARD
(Musée de Lyon ; legs Tripier.)
ses élèves une véritable séduction. Et puis, avec lui, un souffle d’indépen-
dance pénètre dans l’École. Aussi le décret du 21 août 1862, qui le met à la
tête de la classe de peinture, opère-t-il une petite révolution.
Dès le début, Guichard se trouve en froid avec son directeur, M. Caruelle
d'Aligny. Ses rapports ne sont pas meilleurs avec plusieurs de ses collègues ;
la guerre couve, prête à éclater. Le directeur augure-t-il bien d’un élève?
Il s'efforce de le détacher de Guichard qui, bien entendu, résiste. Un conflit
de ce genre éclate au sujet de Théodore Lévigne, que ses brillants débuts
désignaient pour une carrière qu’il ne tarda pas à compromettre par un
gâchage sans nom.
A l’attrait du novateur il joignait le prestige du dissident. L’École bour-
donne encore des beaux « chahuts )) dont elle fut alors le théâtre. Un conflit
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une atmosphère de luxe et d’élégance qui ne sera sans doute pas sans effet
sur l’évolution de son talent, qui ajoute en tous cas à son goût naturel pour
les décors illuminés et les toilettes papillotantes que nous verrons s’épanouir
dans la dernière partie de son œuvre, — la meilleure.
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En 1862, Guichard rentre à Lyon. Nommé professeur à l'École des Beaux-
Arts, il va remplir ces fonctions, non seulement avec conscience, mais avec
plaisir. Caractère simple et bon, causeur entraînant et écouté, il exercera sur
ALLÉGORIE, PAR JOSEPH GUICHARD
(Musée de Lyon ; legs Tripier.)
ses élèves une véritable séduction. Et puis, avec lui, un souffle d’indépen-
dance pénètre dans l’École. Aussi le décret du 21 août 1862, qui le met à la
tête de la classe de peinture, opère-t-il une petite révolution.
Dès le début, Guichard se trouve en froid avec son directeur, M. Caruelle
d'Aligny. Ses rapports ne sont pas meilleurs avec plusieurs de ses collègues ;
la guerre couve, prête à éclater. Le directeur augure-t-il bien d’un élève?
Il s'efforce de le détacher de Guichard qui, bien entendu, résiste. Un conflit
de ce genre éclate au sujet de Théodore Lévigne, que ses brillants débuts
désignaient pour une carrière qu’il ne tarda pas à compromettre par un
gâchage sans nom.
A l’attrait du novateur il joignait le prestige du dissident. L’École bour-
donne encore des beaux « chahuts )) dont elle fut alors le théâtre. Un conflit