L’EXPOSITION BAUDRY ET SAINT-MARGE AUX
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X. Prinet, nous font assister à l’élaboration de ce travail gigantesque auquel
le maître consacra douze annéesde sa vie, parcourant successivement l’Italie,
l’Angleterre, l’Espagne, se livrant à un labeur assidu d’étudiant et de copiste
afin d’être en état de se mesurera cette grande tâche. Il est regrettable qu’on
n’ait pu exposer, en même temps, les huit petites copies si précieusement
exécutées des modèles de tapisserie de Raphaël à Hampton Court, on aurait
constaté avec quelle intelligence et quel scrupule, mais aussi avec quel sen-
timent il entrait dans l’esprit des maîtres avant d’aborder son œuvre.
Ses préparations si libres, si spontanées nous aideront peut-être à mieux
apprécier ces admirables décorations du foyer de l’Opéra, qui hélas ! par l’effet
malencontreux des lustres échappent à peu près à tous les regards et qu'il
faudra bien rendre de nouveau visibles par un mode d’éclairage moins
MONUMENT FUNERAIRE DE l’aBBÉ M I R O Y , BRONZE, PAR R. DE SAINT-MARCEAUX
(Appartient à la Ville de Reims.)
barbare. Ceux qui ont pu les contempler la première fois, en 1874, — et
je suis de ceux-là, — dans cette même salle de l’Ecole des Beaux-Arts,
peuvent se souvenir de la juste émotion de fierté nationale qui fut ressentie
par tous devant cet ensemble magistral qui affirmait, dans le deuil de la patrie,
ce dont restait capable le génie français. On y sentait comme un réconfort,
un témoignage de relèvement, et les pronostics n’ont pas été démentis.
Ces charmants dessins, si vifs, si hardis, nés au milieu des souvenirs
librement assimilés des maîtres et devant les formes vivantes comprises dans
leur accent contemporain, nous font mieux, ainsi que les cartons pour la
décoration de la Cour de Cassation : La Glorification de la Loi, pénétrer dans
le génie tout à fait personnel et moderne de ce maître, dont l’art d’une sou-
veraine élégance, d’une grâce à la fois fière et piquante, a renouvelé l’allé-
gorie par je ne sais quel rythme ardent, plein de mouvement, de jeunesse et
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X. Prinet, nous font assister à l’élaboration de ce travail gigantesque auquel
le maître consacra douze annéesde sa vie, parcourant successivement l’Italie,
l’Angleterre, l’Espagne, se livrant à un labeur assidu d’étudiant et de copiste
afin d’être en état de se mesurera cette grande tâche. Il est regrettable qu’on
n’ait pu exposer, en même temps, les huit petites copies si précieusement
exécutées des modèles de tapisserie de Raphaël à Hampton Court, on aurait
constaté avec quelle intelligence et quel scrupule, mais aussi avec quel sen-
timent il entrait dans l’esprit des maîtres avant d’aborder son œuvre.
Ses préparations si libres, si spontanées nous aideront peut-être à mieux
apprécier ces admirables décorations du foyer de l’Opéra, qui hélas ! par l’effet
malencontreux des lustres échappent à peu près à tous les regards et qu'il
faudra bien rendre de nouveau visibles par un mode d’éclairage moins
MONUMENT FUNERAIRE DE l’aBBÉ M I R O Y , BRONZE, PAR R. DE SAINT-MARCEAUX
(Appartient à la Ville de Reims.)
barbare. Ceux qui ont pu les contempler la première fois, en 1874, — et
je suis de ceux-là, — dans cette même salle de l’Ecole des Beaux-Arts,
peuvent se souvenir de la juste émotion de fierté nationale qui fut ressentie
par tous devant cet ensemble magistral qui affirmait, dans le deuil de la patrie,
ce dont restait capable le génie français. On y sentait comme un réconfort,
un témoignage de relèvement, et les pronostics n’ont pas été démentis.
Ces charmants dessins, si vifs, si hardis, nés au milieu des souvenirs
librement assimilés des maîtres et devant les formes vivantes comprises dans
leur accent contemporain, nous font mieux, ainsi que les cartons pour la
décoration de la Cour de Cassation : La Glorification de la Loi, pénétrer dans
le génie tout à fait personnel et moderne de ce maître, dont l’art d’une sou-
veraine élégance, d’une grâce à la fois fière et piquante, a renouvelé l’allé-
gorie par je ne sais quel rythme ardent, plein de mouvement, de jeunesse et